« La défense des chrétiens d’Orient et du pluralisme de l’Etat libanais est une Cause majeure, un enjeu vital pour les européens »

« Les Chrétiens d’Orient et le Liban : Piliers de la Paix au Levant »

C’est devant un public nombreux et captivé et en présence de personnalités très concernées que François Fillon s’est longuement exprimé jeudi 17 octobre à l’invitation de la Paroisse Saint-Maroun d’Issy-les-Moulineaux:

« Je suis ici en tant que président de l’association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient »

J’ai quitté la vie publique et je ne m’exprime pas au nom d’un parti, d’un camp.

Je ne suis pas là pour juger ou pour donner des leçons mais pour chercher avec vous les moyens de venir en aide aux chrétiens d’orient et pour alerter sur les conséquences dramatiques des évènements du Proche-Orient sur notre propre avenir à nous européens.

On a l’habitude de dire en Occident que la sécurité d’Israël ne se négocie pas car on parle d’un peuple qui a subi un génocide de nos propres mains et qui joue chaque jour sa survie en tant que nation depuis sa création en 1948.

Mais je voudrais dire que la sécurité du Liban non plus ne se négocie pas car on parle d’une nation qui incarne quasiment seule au Moyen-Orient l’espoir d’une cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans, d’une nation dont l’existence est menacée depuis l’arrivée massive des réfugiés palestiniens à la création de l’Etat d’Israël.

Il n’y a pas de hiérarchie entre ces deux exigences vitales.

Il n’y a pas une cause qui vaudrait plus qu’une autre.

« La question palestinienne est réelle.

Notre incapacité à imposer une solution équitable à ce conflit depuis 1948 est une honte.

Pour autant ce n’est certainement pas le sort des palestiniens qui anime les talibans afghans, les mollahs iraniens, les fondateurs d’Al Quaida ou de l’Etat Islamique en Irak et au Levant.

Ce n’est pas le sort des palestiniens qui anime les mouvements islamiques radicaux en Asie du Sud Est, Au Sahel, en Afrique Occidentale.

Ce n’est pas le sort des palestiniens qui anime les prêcheurs de haine et les théoriciens du séparatisme jusqu’au cœur de l’Europe occidentale.

Non c’est un projet politique global inspiré par une pratique sectaire de la religion musulmane qui vise à l’instauration d’un pouvoir totalitaire partout où les circonstances et les équilibres démographiques le permettent.

Le Liban est un laboratoire en grandeur réelle de cette prise de pouvoir.

La lutte contre Israël et pour la cause palestinienne n’est qu’un prétexte pour dominer le Liban et y assoir un pouvoir islamique totalitaire à l’image de celui du voisin iranien.

C’est la raison pour laquelle la défense des chrétiens d’Orient et du pluralisme de l’Etat libanais est une cause majeure, un enjeu vital pour les européens.

L’effondrement du Liban, son passage sous la coupe des islamiques totalitaires aux cotés de l’Iran des Mollahs, de ses vassaux syriens et irakiens ne pourrait qu’accélérer la vitesse de cette vague islamique totalitaire qui s’attaquera demain à l’Egypte, au Sahel, à une grande partie de l’Afrique et pour finir à l’Europe.

En défendant les chrétiens d’Orient et singulièrement ceux du Liban nous défendons la paix, nos valeurs occidentales, notre sécurité et notre liberté.

Nous n’avons pas le droit de laisser Israël submergé par ses ennemis mais nous n’avons pas le droit non plus de laisser tomber le Liban qui ne saurait exister sans la présence des chrétiens. « 

François FILLON: « La France doit assumer son histoire avec le Liban

L’offensive déclenchée par Israël au Liban en réponse aux attaques du Hezbollah contre son territoire vient ajouter aux souffrances du peuple libanais. Si la sécurité d’Israël n’est pas négociable, celle du Liban non plus ! En multipliant les actes terroristes contre Israël et ses alliés, le Hezbollah s’est exposé aux représailles qui viennent de décapiter sa direction.

La France n’oublie pas le lâche attentat du Drakkar en 1983 contre les forces françaises qui étaient engagées dans une opération internationale à haut risque pour tenter de mettre fin aux affrontements entre chrétiens et musulmans pro-palestinien.

L’existence d’une force militaire du Hezbollah échappant au contrôle du gouvernement libanais ne pouvait que conduire au drame d’aujourd’hui.

Mais le peuple libanais ne peut plus être la victime impuissante des crises du Moyen-Orient. Après la guerre civile, les occupations successives d’Israël et de la Syrie, l’arrivée de plus de deux millions de réfugiés syriens, l’explosion du port de Beyrouth et l’effondrement de son économie, le Liban vit un martyr insoutenable.

Cette nouvelle épreuve qui pourrait marquer la fin du seul pays du Moyen Orient où chrétiens et musulmans tentaient de vivre ensemble doit forcer la communauté internationale à agir. Vis-à-vis de l’Iran qui doit être dissuadé de toute velléité de riposte. Vis-à-vis d’Israël qui ne peut pas survivre au milieu d’un champ de ruines.

La France a un rôle particulier à jouer pour relever ces défis. Elle doit assumer son histoire avec le Liban et retrouver sa singularité pour parler à tous les acteurs de cette tragédie.

La France ne doit pas avoir d’à priori. Elle ne doit pas se ranger derrière la diplomatie américaine qui n’a fait qu’aggraver la situation du Liban avec la destruction de l’Irak et le manichéisme de sa politique à l’égard de la Syrie. Elle ne doit pas plus s’effacer derrière une diplomatie européenne illisible et peu légitime. Le Liban a besoin de la France pour parler avec l’Iran, avec la Syrie qui doit créer les conditions du retour de ses réfugiés qui déstabilisent le pays par leur nombre, avec Israël qui doit se retenir d’entrer une nouvelle fois au Liban au risque de la destruction de ce pays et du fragile symbole qu’il représente au Moyen-Orient.

Les dirigeants européens assurent qu’une défaite de l’Ukraine aurait des conséquences tragiques pour l’Europe mais ont-ils bien mesuré qu’un effondrement du Liban signifierait la fin du seul modèle de cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans. Qui ne voit les conséquences d’une telle tragédie pour le Moyen-Orient comme pour le continent européen !

Ce combat doit être le nôtre parce qu’il est juste mais aussi parce qu’il conditionne notre propre avenir. L’association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » œuvre modestement dans ce sens. Elle a plus que jamais besoin de votre soutien pour amplifier l’aide humanitaire au Liban et pour faire entendre cette voix tellement minoritaire au Moyen-Orient de la tolérance et du respect des minorités.

Rencontre marquante entre François Fillon et le Père Hani Tawk

Le Père Hani Tawk a créé la cuisine de Mariam dans des locaux de fortune après l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, pour offrir un repas aux plus démunis, sans aucune distinction.

Porté par sa Foi et son courage, sa bienveillance et l’amour des autres, épaulé par son irremplaçable épouse Dounia, le Père Hani est une figure emblématique de l’aide humanitaire au Liban et l’incarnation de la charité Chrétienne.

Aujourd’hui, dans le quartier de la Quarantaine à Beyrouth, c’est un miracle quotidien : Dans des locaux neufs financés par de généreux mécènes, la cantine de Mariam sert 1500 repas chauds aux plus pauvres et en distribue à des kilomètres aux alentours à ceux qui en ont le plus besoin. Le Père Hani, son épouse et les bénévoles qui les entourent apportent également un soutien médical et psychologique aux personnes en détresse.

Notre association APCO aide depuis l’origine la cantine de Mariam en apportant sa modeste contribution financière, mais aussi par l’envoi de médicaments et de lait infantile.

Notre président, François Fillon a longuement dialogué avec le Père Hani et Dounia lors d’une rencontre émouvante et enrichissante dans les locaux d’APCO mardi 24 septembre.

Ils ont bien entendu évoqué la situation inquiétante du Liban et l’angoisse qui est celle des libanais dont le Père Hani a souligné l’attachement à la France.

Ils ont également recherché ensemble les moyens d’amplifier l’aide d’APCO dans les mois à venir.

Nous comptons sur vous  🙏    

Ci-dessous l’appel (vidéo) de François Fillon et du Père Hani  👇

https://www.facebook.com/share/v/XpfC689odoiw95zP/?mibextid=WC7FNe

Lettre du Président aux adhérents et donateurs : Bilan et projets en cette mi-année 2024

« Chers adhérents, chers donateurs, chers amis,

J’ai été heureux de rencontrer nombre d’entre vous à l’occasion de notre galette des Rois de janvier, puis lors du concert donné par Hugues Reiner sous le parrainage d’APCO en l’église Saint-Honoré d’Eylau le 20 mars dernier : de belles occasions qui permettent de faire connaître notre Association et de soutenir la Cause que nous portons.

À mi-parcours de cette année 2024, je souhaite faire avec vous un point de nos activités.

L’essentiel de notre collecte -encore trop modeste- a été consacré au Liban où l’effondrement politique, économique et social et la situation régionale explosive mettent en péril la communauté chrétienne et le message singulier de pluralisme et de liberté porté par le Pays du Cèdre.

Nous poursuivons nos actions en faveur des associations que nous aidons depuis le début de la crise sans précédent qui a plongé 80 % de la population dans la pauvreté : Envois réguliers de médicaments et de lait pour nourrissons, contribution au financement de la scolarisation des enfants de la paroisse Saint Maron et appui financier à la cantine de Maryam du Père Hani au port de Beyrouth.

Nous n’oublions pas le sort incertain des derniers chrétiens d’Irak en participant à un projet en leur faveur conduit par l’Œuvre d’Orient.

Ensemble, nous allons poursuivre et, je l’espère, amplifier nos actions sur le terrain dans les mois qui viennent.

Et nous allons continuer à faire connaître notre association et à promouvoir la belle Cause que je porte avec vous : « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient ».

Je vous invite dès à présent à noter deux événements que nous organisons en liaison avec la paroisse maronite Saints-Sauveur-et-Maroun, en son église d’Issy-les-Moulineaux

  • Le 17 octobre, je donnerai une conférence consacrée au Liban ;
  • Le 7 novembre, notre ami Hugues Reiner nous offrira un récital.

J’exprime ma profonde reconnaissance à tous ceux d’entre vous qui ont d’ores et déjà renouvelé leur engagement à nos côtés, comme à ceux qui nous ont rejoint cette année. Je remercie par avance ceux qui vont confirmer leur soutien dans les mois qui viennent.

C’est grâce à votre générosité et à votre dévouement que notre Association poursuivra inlassablement ses efforts pour défendre la présence des Chrétiens sur leurs terres et pour démontrer la force de la tolérance et du respect des minorités dans la lutte contre la violence et son prolongement ultime : la guerre.

Avec toute ma gratitude,

Bien cordialement

François FILLON

L’appel à la mobilisation de François Fillon pour 2024

Notre président François Fillon a présenté ses vœux aux adhérents réunis mercredi 17 janvier pour partager la traditionnelle galette des Rois dans la convivialité et l’amitié.

Après avoir évoqué la situation dramatique sur le terrain des chrétiens d’Orient victimes de la montée du totalitarisme islamique et de l’intolérance, François Fillon a formulé pour eux des vœux de Bonheur et de Paix et lancé un appel à la générosité

Les activités 2022 et 2023 de l’Association présentées par le Président François Fillon

A l’occasion de l’Assemblée générale du 7 novembre 2023, François Fillon a rendu compte des activités de l’Association qu’il préside devant ses membres réunis dans la salle paroissiale Saint Thomas d’Aquin à Paris : Il a souligné la progression sensible du nombre d’adhérents et les a remerciés chaleureusement en soulignant que l’Association, fidèle à la règle qu’elle s’est fixée, fonctionne grâce au bénévolat et consacre l’intégralité des contributions des adhérents à des dons humanitaires et des actions sur le terrain, et à la promotion de la Cause que nous portons.

Les activités 2022 :

« Le Liban est hélas plongé durablement dans la pire crise de son histoire : 80% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et l’élite notamment chrétienne a massivement émigré.

Devant cette situation, comme en 2021, nous avons décidé en 2022 de continuer à donner priorité aux actions humanitaires au Liban, en ciblant des associations ou des actions de terrain où nous sommes surs que l’argent ou les dons en nature arrivent directement aux destinataires.

-Le groupe de bénévoles « Drames et Miracles » de la paroisse Saint Maron constitué après l’explosion du Port de Beyrouth qui finance la scolarisation dans des écoles chrétiennes de 77 enfants et aide 183 familles en grande difficulté.

– « La cuisine de Maryam » : Fondée et gérée par le Père Hani Tawk, prêtre maronite, figure emblématique de l’aide humanitaire qui nourrit plus de 800 familles au port de Beyrouth. Il est venu en octobre à Paris et a souhaité venir nous saluer au bureau d’APCO : Elizabeth Dobelle nous fera un compte-rendu de cette rencontre marquante

– L’Association Saint Vincent de Paul de ZALHE chef-lieu de la Bekaa où le nombre de familles qui viennent chercher une aide alimentaire augmente chaque semaine, 350 enfants de moins de 3 ans étant pris en charge.

Nous avons également pu faire parvenir des dons en nature au père Nasrallah à QAA dans le Nord agricole près de la Syrie qui manque de tout.

-La chaîne de solidarité mise en place pour acheminer du lait infantile et des médicaments a fonctionné régulièrement grâce aux bonnes volontés de voyageurs, souvent franco-libanais. Ainsi, nous avons livré en 2022 plus de 500 kg de lait en poudre pour nourrissons et bébés et plusieurs valises de médicaments.

– En complément de notre aide en nature, nous avons adressé une aide financière à « Drames et Miracles » pour la scolarisation des enfants ;          Et un don au Père Hani, pour l’achat de denrées alimentaires de première nécessité pour « la cuisine de Maryam »

– Parallèlement, nous avons maintenu en 2022 notre participation au programme de l’Œuvre d’Orient d’octroi de bourses pour la formation de 10 étudiants-infirmiers à la Fondation des Sciences Infirmières de Beyrouth (Université Saint Joseph)

– Enfin, pour marquer notre solidarité aux Chrétiens d’Irak, nous avons financé l’équipement informatique d’une école pauvre de la vallée de Nala dans le Kurdistan irakien que l’œuvre d’Orient s’efforce de maintenir en fonctionnement. »

Le Président a conclu ce bilan 2022, en informant l’Assemblée de la concrétisation du projet plusieurs fois évoqué de location d’un local pour faciliter les activités et les contacts de l’Association : la solution la moins onéreuse a été la location d’un petit bureau dans un espace de coworking, situé Rue Mathurin Régnier à Paris 15eme à compter du 1er décembre.            Le loyer est réglé sans toucher à la collecte mais en puisant dans le fonds de réserve initial constitué lors du lancement de l’Association et avant son ouverture aux adhérents et par une participation personnelle des 5 membres du bureau.

Les activités 2023:

« L’année 2023 a commencé positivement pour APCO puisque dés le 24 janvier, nous nous sommes retrouvés nombreux pour partager la Galette des Rois : un moment convivial qui m’a permis de faire un point sur la situation des Chrétiens d’Orient et d’enregistrer une vidéo d’appel aux dons, support d’une campagne de crowdfunding sur Facebook : si cet appel n’a pas été financièrement très productif, il a été efficace en terme de notoriété puisque notre site a enregistré 3000 visiteurs supplémentaires en 8 jours – dont 80% de nouveaux-  et il semble que ce soit ainsi qu’Hugues Reiner nous a connus !

– En ce début d’année, j’ai saisi plusieurs opportunités pour parler de notre Association et « porter la parole » des Chrétiens d’Orient : 

Le 7 février à Paris, je suis intervenu devant le Conseil des Assyro-Chaldéens de France où j’ai reçu un prix pour mon engagement pour la Cause des Chrétiens d’Orient : je le partage avec chacun d’entre vous.

Le 16 Février, j’ai prononcé au Forum Mondial sur la Démocratie et la Paix à BERLIN une intervention que j’ai intitulée « Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient ». Cette intervention publiée sur notre site internet et sur les réseaux sociaux a eu des retombées importantes en termes de notoriété : 150.000 vues sur les réseaux sociaux, 2500 visites de notre site internet, dont 90% de nouveaux visiteurs et a également induit plusieurs dons et adhésions.

– La situation continuant à se dégrader dramatiquement sur le terrain, nous avons poursuivi nos actions d’aide humanitaire :

– Le 6 février un violent séisme a frappé la Turquie et la Syrie, faisant des dizaines de milliers de victimes et de sans abri. Ce séisme a notamment dévasté la ville-martyre d’ALEP, déjà détruite par l’Etat islamique et 10 années de guerre dans un secteur délaissé par les ONG et la communauté internationale. Nous avons immédiatement apporté notre contribution au Fonds Spécial « Urgence Alep » mis en place par l’Œuvre d’Orient qui a acheminé par camions des couvertures et des biens de première nécessité aux communautés chrétiennes sur place qui viennent en aide aux sinistrés sans distinction.

– Fin juin, nous avons fait parvenir une aide financière au Père Hani pour la « Cantine de Maryam » ainsi qu’à « Drames et Miracles » pour préparer la rentrée scolaire. Notre adhérente sur place Muriel TYAN nous a fait part de l’aggravation de la situation et de leur impossibilité de trouver le financement nécessaire pour payer, désormais obligatoirement en Dollars, la scolarité des 77 enfants. En fonction de nos moyens, nous leur adresserons une aide complémentaire dès que possible.

– Parallèlement, nous avons continué à acheminer du lait infantile et des médicaments aux associations aidées qui sont toujours dans la plus grande difficulté :  Nous avons ajouté depuis mai un destinataire supplémentaire : « la Voie de la Femme Libanaise », association du Nord de Beyrouth qui nous a lancé un SOS car elle manque de lait pour les 50 enfants de moins de 3 ans qu’elle accueille.

Nous nous efforçons de cibler de petites structures qui ne touchent ni subventions, ni aide des grandes ONG et qui fonctionnent de façon transparente.

Plusieurs départs de valises de lait et médicaments étaient programmés pour la fin octobre (période de Toussaint) mais tous nos contacts ont annulé leur voyage au Liban en raison de la situation extrêmement tendue et des craintes d’embrasement de la région … Notre action de dons en nature est donc à l’arrêt.

– Nous n’oublions pas l’Irak où hélas l’inquiétude sur le sort des Chrétiens empire et où Monseigneur Sakho, patriarche de l’église chaldéenne, a été contraint de se réfugier à Erbil : nous avons participé au projet porter par l’Œuvre d’Orient d’implantation d’activités à Mala Barwan, village délaissé du Kurdistan où 52 familles chrétiennes sont installées et tentent de vivre (elles étaient plus de 80 en 2015).

Enfin, je voudrais terminer ce rapport en vous parlant d’une rencontre marquante pour APCO, celle que nous avons faite, à sa demande, avec le célèbre chef d’orchestre Hugues Reiner qui a souhaité s’investir à nos côtés pour la Cause que nous portons et pour la promotion de la notoriété de notre Association dont il est désormais adhérent. Il a d’ores et déjà dirigé deux magnifiques concerts à l’Eglise de la Trinité et à Saint-Sulpice qu’il a placé sous le parrainage d’APCO, et donné, avec le talentueux ténor Joachim Bresson, un récital à notre bénéfice le 28 septembre au Temple de Passy où vous étiez présents nombreux et je vous en remercie. Il a la tête pleine de projets dont il va vous parler »

Le Président conclut son rapport en remerciant chaleureusement les adhérents de leur engagement, de leur générosité et de leur disponibilité. Il les appelle à la mobilisation car les besoins sont immenses et la situation des Chrétiens d’Orient l’inquiète chaque jour un peu plus.

Puis il donne la parole à l’Assemblée et un dialogue enrichissant s’instaure.  Nous résumons ici les interventions marquantes de trois personnalités, membres de l’Association :

Alexandra MARTIN, Député des Alpes Maritimes et Vice-Présidente du Groupe d’amitié France-Arménie a évoqué avec passion sa mobilisation pour l’Arménie: 

« L’Arménie est une « église nation » selon la formule de l’historien Jean-Pierre Mahé. Premier pays à avoir adopté le christianisme, l’Arménie a connu tant de troubles, un génocide en trois étapes dont la plus connue est celle de 1915.

Depuis la fin de la guerre des 44 jours en 2020 entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le cessez-le-feu mis en place sous la médiation de la Russie n’a cessé d’être violé par les Azéris aidés dans leur funeste ambition par la Turquie.

En septembre de l’année dernière une offensive de soldats azéris a touché un village en plein cœur du territoire pourtant souverain de l’Arménie.     Dès cette période je me suis mobilisée au sein de mon groupe parlementaire et de l’assemblée pour que la voix des arméniens soit entendue. Le couloir de Latchine reliant l’Arménie au Haut Karabagh a ensuite fait l’objet d’un blocus immonde de plus de 9 mois privant les 120 000 habitants arméniens de cette terre de tout l’essentiel. Affamés et affaiblis ils ont dû admettre leur reddition le 20 septembre denier après deux jours d’offensive militaires azérie

Aujourd’hui ce sont 100 000 arméniens qui ont dû quitter leur terre, leur maison, leur vie pour se réfugier en Arménie. Et le silence de la communauté européenne sans doute empêtrée dans ses achats de gaz à l’Azerbaïdjan et de la France qui n’a pas permis de mobiliser l’opinion publique.

Et pourtant défendre l’Arménie qui plus que jamais doit craindre une nouvelle offensive azérie sur ses terres, c’est nous défendre nous-mêmes. C’est défendre notre civilisation judéo-chrétienne dans un moment où elle est particulièrement une cible partout dans le monde. Je reste plus que jamais mobilisée pour aider l’Arménie à se défendre et à se tourner vers l’avenir.

Mon adhésion à l’association Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient m’a ainsi également paru évidente. »

 

Elizabeth DOBELLE, diplomate en retraite et fidèle adhérente, a partagé sa rencontre marquante avec le Père Hani TAWK et son épouse Dounia au bureau d’APCO le jeudi 5 octobre.

« Le Père Hani est un prêtre chrétien maronite, professeur de philosophie arabe et de sciences politiques et son épouse est thérapeute familiale.          Au lendemain de la désastreuse explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, le Père Hani a mis en veille ses activités spirituelles pour se consacrer aux plus vulnérables. Il a conçu dans un garage désaffecté situé près du port une cantine populaire qui distribue de l’aide alimentaire d’urgence. La cuisine de Maryam est ainsi née : Actuellement, plus de 800 repas chauds par jour sont cuisinés sur place et offerts à des nécessiteux toute confession confondue. Ce lieu est devenu non seulement une cantine populaire mais aussi un lieu d’échanges et de réconfort pour les populations traumatisées et démunies par l’explosion mais aussi par la situation politique qui se dégrade jour après jour.

Son activité fonctionne grâce aux dons généreux de libanais mais aussi de français. Elle ne se limite pas seulement à de l’aide alimentaire mais elle fournit des aides à des familles en grande précarité. Il a saisi cette occasion pour exprimer toute sa gratitude à l’ensemble des membres de notre association pour ses contributions : envois de lait infantile, de médicaments et d’espèces.

Pour créer un véritable centre d’accueil pour les plus démunis avec installation d’un dispensaire, le Père Hani a obtenu un terrain mitoyen du centre actuel et la Présidente de la région Ile de France (qui lui a rendu visite) finance à hauteur de 100.000 euros les travaux en cours.

Enfin, pour avoir une idée du contexte économique dans lequel la population libanaise essaie de survivre, l’inflation se situe autour de 190%, la dévaluation de la livre libanaise oscille autour de 90%, le salaire mensuel minimum autour de 80 $us (au niveau du Bangladesh) …

Au cours de cet échange qui se situait pourtant avant l’attaque du Hamas le 7 octobre, le Père Hani n’a pas caché son inquiétude sur la situation politique qui prévaut au Liban. En effet, outre la crise institutionnelle, l’arrivée massive de réfugiés syriens, pour certains armés, et les activités du Hezbollah menacent la paix.

La rencontre s’est terminée sur une note optimiste : pourquoi ne pourrions-nous pas organiser un récital avec le Maître Hugues REINER, dans la Vallée Sainte d’où le Père Hani est originaire, ou à défaut dans une église à Beyrouth. »

Le Père Hani et son épouse qui étaient en France pour collecter de l’aide ont dû rentrer en urgence au Liban en raison des évènements. Ils sont cependant repartis avec une valise de lait infantile et des médicaments fournis par APCO.

Hugues REINER, chef d’orchestre renommé et chef de chœur a pris la parole pour indiquer les raisons de son adhésion à « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient », précisément parce que c’est une Association modeste dont il partage totalement les engagements et qu’il a toujours porté dans sa vie des causes difficiles dans les circonstances les plus improbables : Ainsi dans les ruines de Sarajevo à l’automne 1993 (où il avait rencontré notre Président), il reconstitue un orchestre avec des musiciens bosniaques, croates et serbes …

Hugues Reiner indique qu’il se consacre désormais beaucoup à la composition et qu’ainsi il a composé cette année sa « Messe Sainte Thérèse de Lisieux », placée sous le Parrainage d’APCO qu’il a dirigée le 9 mai à l’Eglise Saint Sulpice…

Il annonce la présentation d’un prochain Concert Lyrique le mardi 19 décembre au Temple de Passy. Ce concert exceptionnel où il dirigera sa « Cantate pour ténor et chœur sur un texte de Charles de Gaulle » est placé sous le parrainage d’APCO, avec le soutien de la Fondation Charles de Gaulle ». Il invite tous les adhérents à y assister avec leurs proches.

 

Rapport moral présenté par François Fillon, devant l’Assemblée Générale du 7 novembre 2023

« Les Chrétiens d’Orient risquent d’être une nouvelle fois les victimes collatérales de l’affrontement entre l’Occident et le totalitarisme Islamique »

Après avoir rappelé les objectifs de l’Association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » : Porter la parole des chrétiens d’Orient pour que leur Cause ne tombe pas dans l’oubli et leur apporter une aide concrète sur le terrain pour leur permettre de rester vivre dans leur pays,

Le Président François Fillon a développé une analyse approfondie de la situation au Moyen Orient et de ses conséquences incalculables :

« La situation au Moyen-Orient vient hélas confirmer mes craintes et les analyses que j’ai déjà et à plusieurs reprises formulées devant vous.

L’insoutenable massacre perpétré par le Hamas n’est pas un acte isolé d’un groupe terroriste égaré et minoritaire. Il est l’expression la plus violente, la plus extrême d’un mouvement profond qui menace la paix du monde et que j’ai qualifié dès 2016 de « totalitarisme islamique ».

Certes le Hamas se nourrit de la désespérance des palestiniens dont l’occident avait fini par oublier le sort. Mais le combat du Hamas est beaucoup plus large que la seule question palestinienne, il s’inscrit comme celui d’Al-Qaeda, de l’Etat islamique en Irak et au Levant et des frères musulmans dans un projet global d’instauration dans une large partie du monde, d’un régime totalitaire grossièrement peint aux couleurs de l’islam.

Aveuglés par notre arrogance, distraits par nos débats absurdes sur le wokisme ou la négation des genres, obnubilés par une menace russe surestimée nous avions oublié l’essentiel : la progression continue de l’islamisme radical, du sud-est asiatique à l’Afrique occidentale en passant par la Seine Saint Denis, Molenbeek et Birmingham.

La force de ce mouvement totalitaire se mesure à l’ampleur des manifestations anti israélienne dans le monde et à la gêne diplomatique de la plupart des gouvernements des pays du Sud qui n’osent pas affronter leurs opinions en condamnant sans ambiguïté les crimes odieux commis le 7 octobre.

Aujourd’hui nous sommes au bord d’un conflit régional majeur au Moyen-Orient dont les conséquences sont incalculables.

L’Iran, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah au Liban, les Houthi au Yémen n’attendent qu’une occasion pour entrer dans le conflit directement ou par procuration.

La France et l’Europe n’ont quasiment plus aucune influence sur ces acteurs. Quant aux États-Unis, ils n’existent guère que par leur puissance militaire déployée dans la région.

Mais leur engagement direct dans le conflit ne ferait que creuser encore un peu plus le fossé qui sépare désormais l’occident du Sud global qui n’a rien d’autre en commun que notre détestation.

Comment en est-on arrivé là ?

En laissant pourrir la question palestinienne.

En détruisant l’Etat irakien.

En laissant le champ libre à la Russie et à la Turquie en Syrie.

En abandonnant l’Afghanistan aux Talibans après 15 ans de combat pour rien.

Mais surtout en refusant de voir monter le danger totalitaire islamique que nous avons cru circonscrit à quelques mouvements extrémistes alors qu’il rencontrait un écho favorable auprès de millions de musulmans à travers le monde.

En abandonnant les chrétiens d’Orient à leur sort, eux qui constituaient souvent des éléments d’équilibre entre les communautés présentes au moyen orient.

Le désintérêt de l’occident pour les chrétiens d’Orient a envoyé un signal de faiblesse qui laisse penser que nous ne nous battrons pas pour défendre notre civilisation.

La difficulté aujourd’hui réside dans le fait que nous n’avons plus guère d’alliés en dehors du cercle occidental.

Le conflit en Ukraine, la rivalité sino-américaine nous privent d’interlocuteurs capables de contenir l’Iran ou la Turquie.

La politique étrangère ne peut pas consister à ne parler qu’aux États qui partagent nos valeurs.

On peut condamner la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine sans pour autant refuser de voir l’existence du problème posé par les territoires de la Crimée et du Donbass majoritairement peuplés par des russes.

On ne peut pas dénoncer la violation du droit international seulement quand cela nous arrange, en Ukraine mais pas en Irak, au Haut Karabakh ou dans le conflit israélo-palestinien.

On peut qualifier de crimes de guerre les bombardements des populations civiles à condition d’appliquer cette règle à tous les conflits et pas seulement à ceux dans lesquels nous ne sommes pas impliqués.

Mais on doit surtout adopter une stratégie de long terme pour préserver la paix et protéger notre civilisation de ses véritables ennemis.

Adopter une stratégie de long terme suppose d’abord de retrouver la maitrise de nos choix.

Dans le conflit en Ukraine nous avons été entrainés depuis 2012 par les choix des Américains et l’alignement aveugle de nos partenaires européens.

A cet égard l’activisme de la présidente de la commission européenne au-delà des compétences qui lui sont dévolues par les traités pose une question grave sur le fonctionnement de l’Union Européenne.

Une voix française forte et indépendante comme celle de Chirac s’opposant à la guerre en Irak ou celle de Sarkozy s’interposant dans le conflit entre la Russie et la Géorgie aurait pu contribuer à réduire l’intensité de la confrontation délétère entre l’Occident et le Sud global qui fait le jeu des adversaires de nos valeurs et de notre civilisation.

Il est désormais très tard pour inverser le cours des choses.

La priorité est d’éviter l’extension du conflit israélo-palestinien.

Le principal acteur de cette extension est l’Iran.

Il est illusoire de croire que les sanctions occidentales et les menaces militaires américaines suffiront à dissuader le régime des mollahs d’accroitre son engagement dans ce conflit.

Il convient donc d’isoler l’Iran en cherchant à briser la dynamique des BRICS initiée par la Chine et la Russie.

Comment y parvenir sans chercher à résoudre le conflit en Ukraine en ouvrant un espace de dialogue avec Moscou et en offrant à Kiev une alternative à une guerre meurtrière et sans issue.

Contenir l’Iran devrait aussi nous conduire à prendre des initiatives pour préserver le Liban qu’une guerre avec Israël achèverait de détruire définitivement.

Préserver le Liban suppose d’agir simultanément vis-à-vis de l’Iran, de la Syrie et de l’Arabie Saoudite.

L’Iran doit savoir que nous ne laisserons pas sans réagir éliminer les chrétiens au Liban.

Un accord doit être trouvé avec la Syrie pour permettre le retour chez eux en sécurité des réfugiés avant qu’ils ne déstabilisent le malheureux Liban comme ce fut le cas avec les palestiniens.

On m’objectera qu’on ne peut pas dialoguer avec Bachar el Assad qui s’est rendu coupable d’innombrables crimes de guerre.

C’est avec ce raisonnement que la France et l’Europe ont déserté la Syrie et ont laissé les mains libres à la Russie et à la Turquie.

Quel est le bilan de ce choix dicté par notre conscience démocratique ? Un interminable conflit qui a fait plus de six cent mille morts, une déstabilisation du Liban submergé par plus de deux millions de réfugiés et le maintien de Bachar el Assad au pouvoir !

La politique étrangère d’un état ne peut pas être menée par l’émotion et le désir que le monde nous ressemble. Elle doit répondre à un objectif prioritaire, celui de ses intérêts vitaux et de la recherche de la paix.

La politique étrangère européenne n’est guidée aujourd’hui que par l’émotion et le court terme. Elle est totalement dépourvue de stratégie et de vision de long terme. Elle contribue puissamment à la fracture entre l’occident et le sud global.

La France doit encourager les efforts de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis pour le développement de la région et pour la normalisation des relations avec Israël.

Certes la guerre à Gaza ne permettra pas la poursuite à court terme du processus des accords d’Abraham mais la prudence des réactions de Riyadh et d’Abu Dhabi laissent entrevoir l’espoir d’une reprise du dialogue.

Les EAU et l’Arabie Saoudite sont engagés dans une profonde transformation de leurs économies et de leur société. Les deux états sont pleinement conscients du danger que leur fait courir le totalitarisme islamique.

Le gouvernement de Mohamed Ben Zayed le combat depuis longtemps avec la plus grande détermination. Celui de Mohamed Ben Salman l’a rejoint dans ce combat en rupture avec le passé du royaume saoudien.

Leur rôle ne doit pas être sous-estimé. Ce ne sont plus des monarchies pétrolières artificielles et soumises aux États Unis.

Ce sont des puissances régionales indépendantes désormais au cœur d’une économie mondiale dont le centre de gravité se déporte vers l’Asie.

La France y est encore respectée, notamment grâce aux accords de défense conclus en 2009 avec les EAU et une coopération économique intense avec l’Arabie saoudite.

Pour consolider cette confiance, la France doit cependant assumer une politique étrangère indépendante des Etats-Unis et surtout inscrite dans la durée et le respect des engagements pris.

Il ne peut pas y avoir de « en même temps » dans la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons.

D’autant que les chrétiens d’Orient risquent d’être une nouvelle fois les victimes collatérales de l’affrontement entre l’Occident et le totalitarisme Islamique.

Leur situation en Irak et en Syrie est plus précaire que jamais.

Au Liban, un conflit avec Israël fournirait au Hezbollah l’occasion de renforcer sa main mise sur le pays.

Au Haut Karabakh, 120 000 chrétiens ont été poussés à l’exil dans l’indifférence de la communauté internationale.

D’une manière générale le conflit israélo-palestinien ne peut que rendre accessoire le sort des chrétiens d’Orient au regard des puissances occidentales qui s’en préoccupaient déjà si peu.

J’ai toujours défendu l’idée que leur présence était un facteur de paix au Moyen Orient et qu’à contrario l’évolution des états de la région vers une identité religieuse unique et exclusive ne pouvait que conduire à la violence et à la guerre.

Notre association poursuivra inlassablement ses efforts pour défendre leur présence sur les terres qu’ils occupent depuis deux millénaires et pour démontrer la force de la tolérance et du respect des minorités dans la lutte contre la violence et son prolongement ultime : la guerre.

Les massacres du 7 octobre ont considérablement augmenté les risques de conflit mondial.

La France et l’Europe ne peuvent plus agir seulement en réaction aux évènements internationaux. Nous devons comprendre que nos adversaires ont des stratégies pour nous détruire qu’ils déroulent implacablement.

Sans une révision profonde de nos stratégies et de nos moyens d’action nous fonçons comme des somnambules vers une troisième guerre mondiale.

Nous prétendons agir au nom de nos valeurs mais nos choix conduisent tout droit à leur destruction. »

Les membres de l’Association venus nombreux à notre Assemblée Générale attentifs aux propos du Président et motivés pour Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient.

 

Chrétiens d’Orient : Plus que jamais, ils ont besoin de notre solidarité

Depuis le début de cette année, notre Association a développé ses actions d’aide humanitaire au plus près des besoins sur le terrain: contribution financière au Fonds spécial « Urgence Alep » après les terribles séismes de février, à l’opération d’implantation d’activités pour sauver un village chrétien délaissé du Kurdistan Irakien, à « Drames et Miracles »  à Beyrouth pour aider les familles démunies à scolariser leurs enfants, à « la Cantine de Maryam » du Père Hani Tawk qui nourrit les familles en détresse au Port de Beyrouth.

Nous avons poursuivi nos envois réguliers de valises de lait pour nourrissons et de médicaments, grâce au dévouements d’amis franco-libanais qui voient chaque jour la situation empirer dans leur pays : Merci à Névine, merci à nos adhérentes Carole et Muriel qui mobilisent famille et amis, Merci au Père Hani qui est venu lui-même dans nos bureaux rencontrer nos bénévoles et nous parler de la souffrance et de la misère à laquelle il est chaque jour confronté à Beyrouth : Il a regagné d’urgence le Liban après les attaques terroristes sur Israël dans l’angoisse d’un conflit généralisé… Il est parti chargé de médicaments et de lait pour nourrissons, ce sont les derniers envois que nous avons pu faire puisque l’ensemble de nos « transporteurs » ont dû annuler leurs vols au regard des lourdes incertitudes…

Plus que jamais, Restons mobilisés : Les Chrétiens d’Orient ont besoin de notre solidarité.

Pour terminer sur une note plus positive, c’est en musique que notre célèbre adhérent, le chef d’orchestre Hugues Reiner, témoigne sa solidarité en mettant sa notoriété au service de la cause des Chrétiens d’Orient : C’est ainsi que le 28 septembre, il a offert avec le ténor Joachim Bresson, un magnifique récital au bénéfice d’APCO au cours duquel notre Président François Fillon a présenté les objectifs et les actions de notre Association.

Les nombreux auditeurs ont été enthousiasmés par le talent de Hugues et de Joachim et ont témoigné de leur générosité tout en partageant le bonheur d’un moment musical d’exception : A renouveler !

Mardi 9 MAI – Eglise SAINT-SULPICE (Paris 6ème)

Adhérents, donateurs, amis d’APCO, venez nombreux assister à ce concert exceptionnel dirigé par un chef d’orchestre exceptionnel, notre nouvel adhérent Hugues Reiner, qui a composé cette Œuvre pour célébrer Sainte Thérèse, mais aussi en soutien aux Chrétiens d’Orient et à l’action de notre Association et de son Président François Fillon.

Parlez-en autour de vous ! Merci à tous

Pour achat de places individuelles :
FNAC : https://www.fnacspectacles.com/eventseries/messe-sainte-therese-de-lisieux-f-schubert-messe-en-sol-3353163/
Billetreduc : https://www.billetreduc.com/313994/evt.htm
Par téléphone : 01 42 77 65 65
Vente sur place le jour du concert, de 14h à 20h45

Extrait du Requiem d’Hugues Reiner, joué et chanté le 30 juin 2022 à l’Église Saint-Sulpice :

 

« Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient… »

François Fillon, Président d’APCO, a prononcé une importante allocution jeudi 16 février 2023 au Forum mondial sur la Démocratie et la Paix qui se tenait à Berlin –  En voici l’intégralité (traduction de son intervention effectuée en anglais)

« Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient.

Vous allez me dire que c’est une cause perdue depuis longtemps déjà puisque leur nombre s’est effondré presque partout au Moyen Orient à l’exception du Liban et de l’Egypte.

Vous allez me dire que c’est une cause secondaire quand la guerre a fait son retour en Europe.

Vous allez me dire que la cause des chrétiens d’Orient n’intéresse que les chrétiens et qu’il s’agit d’un parti pris religieux et pas d’une question stratégique et encore moins d’une cause universelle.

Je pense le contraire.

 Je pense que la disparition des chrétiens d’Orient consacre l’intolérance religieuse qui conduit à la violence et à la guerre. Cette intolérance religieuse ne frappe pas que les chrétiens en Orient. Elle dresse les musulmans les uns contre les autres, les sunnites contre les chiites et même les chiites entre eux. Elle alimente le conflit israélo palestinien. Quand les états ne se définissent plus que par leur religion la discrimination des minorités devient la règle. Or le Moyen Orient se dirige tout droit dans cette direction. Des états sunnites, des états chiites, un état juif : cette configuration rend impossible la paix dans cette région comme en témoigne aujourd’hui la situation en Syrie, en Irak mais aussi au Liban, en Turquie ou encore en Arménie. L’affrontement entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite est en grande partie responsable de l’effondrement du Liban qui était pourtant la démonstration que les communautés religieuses musulmanes et chrétiennes peuvent cohabiter.

Pour faire court mon message aux dirigeants du Moyen Orient est simple : respectez les minorités, toutes les minorités et vous trouverez les voies de la paix et du développement! Excluez les minorités, chassez les chrétiens d’orient et vous créerez les conditions d’un désordre permanent qui alimentera le cycle de la violence et privera vos peuples de la sécurité et de la prospérité auxquelles ils ont droit.

Au passage la permanence des crises au Moyen Orient ne peut que renforcer la domination économique de l’Asie et affaiblir l’Europe en raison de sa proximité géographique mais aussi du message de déclin et de faiblesse qu’elle envoie en affichant son impuissance à défendre la modeste communauté chrétienne d’Orient dont elle tire pourtant ses racines !

Car l’Europe a gravement failli dans son rôle historique de protecteur des chrétiens d’Orient. Au-delà des discours et des conférences de donateurs bavardes, l’Europe n’a jamais fait de cette cause une véritable priorité. En Irak ou la guerre menée par les États Unis a fait plus de 500 000 victimes la situation des chrétiens d’Orient n’a jamais été aussi difficile. Leur nombre a chuté de près de 90 % et seules quelques organisations non gouvernementales tentent d’assurer la survie de ceux qui restent. Cette guerre a par ailleurs fourni aux totalitaires islamiques les arguments leur permettant d’enrôler une partie des musulmans dans leur guerre sainte qui n’est en réalité qu’une tentative politique de prise du pouvoir et d’établissement d’un régime totalitaire qui n’a rien à envier au nazisme ou stalinisme. Le résultat est accablant : L’Irak a été détruit physiquement et moralement. L’installation au pouvoir des chiites a ouvert les portes du pays à son vieux rival perse qui n’en demandait pas tant. En Syrie, les chrétiens se sont trouvés face à un choix impossible entre Bachar el Assad et la menace mortelle pour eux que représentait l’accession au pouvoir de la communauté sunnite. L’aveuglement des occidentaux qui croyaient voir dans cette guerre civile un combat du peuple syrien pour la démocratie et les droits de l’homme alors qu’il s’agissait en réalité d’une lutte à mort entre chiites et sunnites pour le contrôle du pays a été lourde de conséquences. Le régime Baas s’est maintenu au pouvoir dans un bain de sang qui a fait un demi-million de morts. La Russie a considérablement renforcé son influence au Moyen Orient et l’Iran après l’Irak et le Liban s’est imposé comme un acteur majeur en Syrie. L’Europe quand a elle a quasiment disparu du paysage syrien d’aujourd’hui. En Egypte la montée du salafisme fait peser une lourde menace sur la communauté chrétienne qui représente pourtant 10% de la population du pays. Là encore l’Occident a fait preuve d’un amateurisme et d’un aveuglement désolant en soutenant un « printemps arabe » qui n’était en réalité qu’une tentative de prise du pouvoir des frères musulmans qui s’est terminée par le remplacement d’un général par un maréchal ! Les coptes n’y ont vu aucune différence dans le traitement discriminatoire qui leur est appliqué. Leurs droits fondamentaux sont régulièrement bafoués. Leur liberté religieuse est sans cesse remise en cause quand leur vie ne leur est pas ôtés comme en témoigne la longue liste des attentats contre leur communauté. Aux marches du Moyen Orient, en Arménie la violence de l’Azerbaïdjan musulman se déchaine à nouveau contre un peuple dont la seule faute est d’être chrétien. Là encore l’Europe détourne le regard absorbé par le conflit en Ukraine qui n’est pourtant ni plus ni moins vital pour nos intérêts à long terme.

Quelle est donc la malédiction qui frappe les chrétiens d’orient pour que leur sort indiffère à ce point la communauté internationale ? Quelle faute ont commis ces hommes et ces femmes dont la religion, la culture, la civilisation fondent l’occident pour que nous les laissions massacrer, chasser de leur terre natale, discriminer en silence ?

Je vois plusieurs raisons à cet abandon :

La mauvaise conscience des occidentaux qui se sont laissés enfermés dans une absurde culpabilité historique à l’égard des musulmans. Absurde parce que l’occident n’a pas l’exclusivité de la colonisation ni de l’esclavage qui furent pratiqués à grande échelle et encore récemment par les pays arabes.

La nécessité vitale pour nos économies développées de l’accès aux ressources énergétiques abondantes et bon marché du Moyen Orient.

L’obligation de soutenir l’État d’Israël après l’immense, l’indicible crime commis contre le peuple juif.

Plus récemment l’incompréhension d’un nombre grandissant d’européens sans croyance religieuse devant la persistance d’affrontement qu’ils jugent à tort, d’un autre âge.

Enfin l’absence de culture historique qui fait croire à nombre de commentateurs voire de dirigeants que les Chrétiens d’Orient seraient des restes de la colonisation, des descendants des croisés, des immigrés en terre d’Orient que les musulmans seraient en droit de rejeter. C’est évidemment oublier que les chrétiens de Mossoul, de Jérusalem, d’Antioche ou de Damas sont là depuis deux millénaires, bien avant l’instauration au VII° siècle d’un pouvoir musulman sur les ruines de l’empire romain. Il faut avoir rencontré les hommes et les femmes qui prient dans les églises de Qaraqosh ou de Zahlé pour comprendre qu’ils sont les descendants directs des premiers chrétiens, qu’ils nous ont précédé de plusieurs siècles dans l’affirmation d’une foi qui va changer le monde. Ces hommes et ces femmes n’exercent aucune menace politique pour les pouvoirs en place dans ces pays. La faiblesse de leur nombre, l’habitude des persécutions les ont conduits à se fondre dans une sorte d’anonymat politique, à vivre humblement dans leur patrie qui menace à chaque instant de les rejeter.

Ce combat pour la survie de cette communauté est de mon point de vue bien plus fondamental pour l’Europe que la guerre en Ukraine parce qu’il concerne nos origines, le socle de notre culture et notre crédibilité au Moyen orient. En 2015 à l’occasion d’une visite en Iran j’ai rencontré l’ancien président de la république islamique, l’Ayatollah Rafsandjani. Celui-ci au cours de notre entretien m’a lancé à propos d’Israël : « Les juifs doivent partir. Ils n’ont rien à faire en Palestine » Comme je lui retorquai qu’il ne pouvait pas dire cela, il me répondit : « Donnez-moi une seule bonne raison pour qu’ils puissent rester en Palestine » Je lui dis qu’ils y étaient il y a deux mille ans ! Il éclata de rire et me dis : « nous, nous étions en Inde il y a cinq mille ans, nous n’allons pas y retourner » Honnêtement je ne m’attendais pas à cette réponse et je restais quelques instants désarçonnés. Puis je lui lançais : « continuez comme cela, mettez les juifs dehors du Moyen Orient, chassez les Chrétiens et vous ne croyez pas que demain les européens voudront chassez les musulmans d’Europe ! » Cette réponse brutale et simpliste résume pourtant les risques que courent l’Europe et le Moyen Orient devant cette montée de l’intolérance et du sectarisme que la défaite en Irak de l’état islamique en Irak et au levant n’a pas fait reculer.

La menace que je qualifie de « totalitarisme islamique » est toujours aussi forte et pressante. Pourquoi parler de « totalitarisme islamique » ?

Parce que nous sommes en présence d’une idéologie semblable à celles qui ont semé la mort et le chaos au 20° siècle. Le totalitarisme islamique est un mouvement politique qui se pare des habits de la religion pour tenter d’imposer partout où vivent des musulmans un régime totalitaire ou la charia tient lieu de lois et de constitution. Ce mouvement est actif de l’extrême orient jusqu’à l’Afrique occidentale. Il contrôle une partie du Pakistan et la totalité de l’Afghanistan depuis le départ piteux des américains et de leurs alliés. Il est actif en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, en Libye, dans le sahel que les forces françaises ont dû partiellement abandonner, au Nigéria et même au Sénégal. Il gagne du terrain en Europe ou les foyers islamistes se développent souvent protégés par une vision irénique de la défense des droits de l’homme. C’est le cas en France ou les organisations d’extrême gauche prennent la défense des islamistes au nom d’un combat idéologique contre « l’islamophobie ». Cette attitude contribue d’ailleurs à la montée de l’antisémitisme qui se confond avec la critique d’Israël sur la question palestinienne. Il existe aujourd’hui de véritables enclaves sur le territoire européen ou cette idéologie totalitaire prospère en toute impunité.

Quel rapport avec les chrétiens d’orient me direz-vous ? Le totalitarisme islamique est dangereux parce que le moyen orient est instable et inflammable. C’est en Iran, en Irak, en Syrie ou en Libye que ces mouvements totalitaires ont leurs bases, leurs penseurs, leurs stratèges et qu’ils recrutent les cadres de leurs unités de combat. Certains pays du Golfe et l’Iran assure leur financement, soit par idéologie soit par crainte d’être emportés par ce torrent de sectarisme et de violence. L’instabilité du Moyen Orient pénalise son développement économique et maintien dans la misère une immense partie de sa population. Les millions de réfugiés syriens, irakiens ou palestiniens constituent un terreau fertile pour le développement de ces mouvements totalitaires. Il n’y a aucun espoir de faire reculer cette menace tant que le Moyen-Orient sera à feu et à sang.

L’Europe doit donc faire de la paix au Moyen-Orient une priorité. Elle doit pour y parvenir assurer la protection des minorités discriminées et d’abord de celle des chrétiens d’Orient. Si toutes les minorités au Moyen Orient ont un protecteur ce n’est pas la cas des chrétiens ! En effet les juifs ont les états unis, les palestiniens restent tant bien que mal soutenus par les pays arabes, les minorités chiites par l’Iran et les minorités sunnites par l’Arabie Saoudite. Les chrétiens d’Orient devraient être défendus par l’Europe qui ne le fait que du bout des lèvres. Les chrétiens d’Orient devraient être défendus par le Vatican qui ne le fait qu’avec d’infinies précautions pour ne pas heurter les sensibilités d’un monde musulman qui ne lui en sait aucun gré !

Certes il existe des raisons d’espérer : Les accords d’Abraham semblent consacrer une évolution positive des états du Golfe persique qui en s’engageant dans un processus de paix avec Israël amorce un changement très profond des équilibres géo stratégiques au Moyen Orient. Mais ces accords peuvent aussi fournir aux islamistes des arguments supplémentaires pour alimenter leur « djihad » si la question palestinienne ne trouve pas de réponse, si le Liban tombe entre les mains du Hezbollah et l’Irak et la Syrie poursuivent leur descente aux enfers. L’Europe dont l’imagination est sans limite quand il s’agit d’inventer des sanctions à l’égard de la Russie est incapable de contrer l’évolution désastreuse des états du moyen orient vers un repli communautaire, sectaire, exclusif. Au 21° siècle, des états religieux, avec une intensité variable, ont balayé toutes les tentatives qui, d’Ata Turk à Nasser visaient à laïciser l’Etat pour assurer sa neutralité à l’égard des confessions. L’islam semble avoir totalement délaissé la voie modernisatrice que lui avait proposé Mohamed Abduh, ce grand théologien du XIX° siècle qui insistait sur l’existence du libre arbitre et qui prêchait l’amitié interreligieuse.

Et pourtant, il existe dans les profondeurs de ces société une soif de vie, une soif d’amitié, et l’on trouve parmi les érudits et les théologiens des hommes de concorde qui ne divisent pas les communautés et les religions du livre. L’œcuménisme est une des voies de la paix et de la réconciliation. La foi n’est pas l’adversaire de la paix, c’est la foi intransigeante et politisée qui l’est. La paix au Moyen Orient ne peut se construire que sur le respect des différences, sur la tolérance, sur la liberté religieuse, la liberté de conscience. La présence fragile des communautés chrétiennes dont l’origine remonte à la nuit des temps est une des clés de cette paix. Comme celle de toutes les autres minorités qui doivent pouvoir accéder aux mêmes droits civiques, à la même sécurité pour leur famille que les membres de la communauté majoritaire. Les chrétiens ont longtemps vécu en paix en Syrie ou en Irak. N’ont-ils jamais été une menace pour les autres religions ou pour les pouvoirs en palace ? Jamais ! Pourquoi s’en prendre aujourd’hui à eux ? Parce qu’ils sont les boucs émissaires d’une radicalisation de l’Islam instrumentalisé par ceux qui veulent imposer par la force, la violence, un régime politique qui n’a rien à voir ni à faire avec la religion mais tout à voir avec la conquête du pouvoir et l’assouvissement des pires instincts humains. Vous me dires que les européens n’ont pas de leçon de tolérance à donner, eux qui ont inventé les guerres de religion, brulé les hérétiques en place publique et perpétré avec la Shoah le plus grand génocide de l’histoire.

Mais nous avons appris de nos erreurs, nous avons payés le prix de nos fautes. Nous sommes de vieilles nations, fatiguées d’avoir voulu ordonner le monde. Nous avons acquis une sagesse ou du moins un réalisme qui devrait nous permettre aujourd’hui de proposer une autre voie que celle du choc des civilisation, une autre voie que celle de la compétition pour la domination du monde que nous propose l’Amérique et la Chine.

Cette voie passe par le Moyen Orient. Parce que c’est le berceau de notre civilisation. Parce que c’est notre responsabilité historique. Parce que nous sommes unis par la Méditerranée. Parce que c’est à notre porte et qu’aucun mur ne nous protègera des drames du Moyen Orient.

La cause des chrétiens d’Orient est donc bien une cause stratégique et universelle qui interpelle l’Europe et la place devant ses responsabilités les plus fondamentales.

Que devraient faire les européens pour relever ce défi existentiel ?

D’abord affirmer clairement leur soutien et leur solidarité avec ces minorités discriminées. Ensuite conditionner leurs relations avec les états du Moyen-Orient, leur politique commerciale, diplomatique, de coopération au respect des droits fondamentaux de ces communautés. Je n’ai jamais été convaincu de l’efficacité des sanctions. Je ne crois pas que celles qui ont été décidé à l’encontre de la Russie puissent mettre à genoux un pays que ni Napoléon, ni Hitler n’ont fait plier mais le choix fait de les mettre en œuvre souligne notre passivité à l’égard des états qui participe à l’élimination des chrétiens d’Orient. Une politique de sanction est donc nécessaire pour assurer la protection des derniers chrétiens en Orient. Enfin si cette stratégie ne suffit pas à stopper leur élimination, nous avons le devoir de les accueillir en Europe. Quel message envoyons-nous quand nous leur refusons l’accès de notre territoire alors que nous accueillons des millions d’Africains qui fuit la misère mais qui ne sont pas rejetés de leur terre natale pour leur foi comme les enfants de la plaine de Ninive

Au fond, la question des chrétiens d’Orient est une question symbolique pour l’avenir de l’Europe. Si nous choisissons de détourner le regard et de les abandonner à leur sort, c’est à dire à leur éradication de leur terre natale, nous choisissons notre propre déclin. Nous envoyons au monde un message de notre faiblesse et de notre lâcheté. Nous laissons prospérer un islam sectaire qui conduit le Moyen Orient dans une impasse. Nous acceptons l’émergence d’Etats de plus en plus nombreux se caractérisant par leur religion au détriment de toutes les valeurs incarnées par l’Europe depuis les Lumières.

Derrière le combat pour les chrétiens d’Orient il y a le combat du respect pour tous les autres : respect des minorités religieuses, respect des intellectuels qui n’oublient pas Averroès, respect des femmes qui rêvent d’égalité, respect des musulmans qui veulent s’affranchir des conflits religieux, respect aussi des hommes de foi qui croient à la richesse du dialogue œcuménique. Prendre le parti de la diversité c’est ainsi prendre le parti de toutes celles et tous ceux qui aspirent à une société plus tolérante, plus ouverte. Et le jour où cette société s’éveillera, alors le spectre du choc des civilisations s’éloignera. Un nouveau départ s’annoncera entre l’Orient et l’Occident.

« C’est un rêve », diront les sceptiques ! Non, c’est un projet ! C’est le projet des hommes de bien qui savent que contre le fanatisme l’épée peut certes nous défendre, mais c’est bien la révolution des esprits et des cœurs qui fera la paix ».