L’appel à la mobilisation de François Fillon pour 2024

Notre président François Fillon a présenté ses vœux aux adhérents réunis mercredi 17 janvier pour partager la traditionnelle galette des Rois dans la convivialité et l’amitié.

Après avoir évoqué la situation dramatique sur le terrain des chrétiens d’Orient victimes de la montée du totalitarisme islamique et de l’intolérance, François Fillon a formulé pour eux des vœux de Bonheur et de Paix et lancé un appel à la générosité

Les activités 2022 et 2023 de l’Association présentées par le Président François Fillon

A l’occasion de l’Assemblée générale du 7 novembre 2023, François Fillon a rendu compte des activités de l’Association qu’il préside devant ses membres réunis dans la salle paroissiale Saint Thomas d’Aquin à Paris : Il a souligné la progression sensible du nombre d’adhérents et les a remerciés chaleureusement en soulignant que l’Association, fidèle à la règle qu’elle s’est fixée, fonctionne grâce au bénévolat et consacre l’intégralité des contributions des adhérents à des dons humanitaires et des actions sur le terrain, et à la promotion de la Cause que nous portons.

Les activités 2022 :

« Le Liban est hélas plongé durablement dans la pire crise de son histoire : 80% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et l’élite notamment chrétienne a massivement émigré.

Devant cette situation, comme en 2021, nous avons décidé en 2022 de continuer à donner priorité aux actions humanitaires au Liban, en ciblant des associations ou des actions de terrain où nous sommes surs que l’argent ou les dons en nature arrivent directement aux destinataires.

-Le groupe de bénévoles « Drames et Miracles » de la paroisse Saint Maron constitué après l’explosion du Port de Beyrouth qui finance la scolarisation dans des écoles chrétiennes de 77 enfants et aide 183 familles en grande difficulté.

– « La cuisine de Maryam » : Fondée et gérée par le Père Hani Tawk, prêtre maronite, figure emblématique de l’aide humanitaire qui nourrit plus de 800 familles au port de Beyrouth. Il est venu en octobre à Paris et a souhaité venir nous saluer au bureau d’APCO : Elizabeth Dobelle nous fera un compte-rendu de cette rencontre marquante

– L’Association Saint Vincent de Paul de ZALHE chef-lieu de la Bekaa où le nombre de familles qui viennent chercher une aide alimentaire augmente chaque semaine, 350 enfants de moins de 3 ans étant pris en charge.

Nous avons également pu faire parvenir des dons en nature au père Nasrallah à QAA dans le Nord agricole près de la Syrie qui manque de tout.

-La chaîne de solidarité mise en place pour acheminer du lait infantile et des médicaments a fonctionné régulièrement grâce aux bonnes volontés de voyageurs, souvent franco-libanais. Ainsi, nous avons livré en 2022 plus de 500 kg de lait en poudre pour nourrissons et bébés et plusieurs valises de médicaments.

– En complément de notre aide en nature, nous avons adressé une aide financière à « Drames et Miracles » pour la scolarisation des enfants ;          Et un don au Père Hani, pour l’achat de denrées alimentaires de première nécessité pour « la cuisine de Maryam »

– Parallèlement, nous avons maintenu en 2022 notre participation au programme de l’Œuvre d’Orient d’octroi de bourses pour la formation de 10 étudiants-infirmiers à la Fondation des Sciences Infirmières de Beyrouth (Université Saint Joseph)

– Enfin, pour marquer notre solidarité aux Chrétiens d’Irak, nous avons financé l’équipement informatique d’une école pauvre de la vallée de Nala dans le Kurdistan irakien que l’œuvre d’Orient s’efforce de maintenir en fonctionnement. »

Le Président a conclu ce bilan 2022, en informant l’Assemblée de la concrétisation du projet plusieurs fois évoqué de location d’un local pour faciliter les activités et les contacts de l’Association : la solution la moins onéreuse a été la location d’un petit bureau dans un espace de coworking, situé Rue Mathurin Régnier à Paris 15eme à compter du 1er décembre.            Le loyer est réglé sans toucher à la collecte mais en puisant dans le fonds de réserve initial constitué lors du lancement de l’Association et avant son ouverture aux adhérents et par une participation personnelle des 5 membres du bureau.

Les activités 2023:

« L’année 2023 a commencé positivement pour APCO puisque dés le 24 janvier, nous nous sommes retrouvés nombreux pour partager la Galette des Rois : un moment convivial qui m’a permis de faire un point sur la situation des Chrétiens d’Orient et d’enregistrer une vidéo d’appel aux dons, support d’une campagne de crowdfunding sur Facebook : si cet appel n’a pas été financièrement très productif, il a été efficace en terme de notoriété puisque notre site a enregistré 3000 visiteurs supplémentaires en 8 jours – dont 80% de nouveaux-  et il semble que ce soit ainsi qu’Hugues Reiner nous a connus !

– En ce début d’année, j’ai saisi plusieurs opportunités pour parler de notre Association et « porter la parole » des Chrétiens d’Orient : 

Le 7 février à Paris, je suis intervenu devant le Conseil des Assyro-Chaldéens de France où j’ai reçu un prix pour mon engagement pour la Cause des Chrétiens d’Orient : je le partage avec chacun d’entre vous.

Le 16 Février, j’ai prononcé au Forum Mondial sur la Démocratie et la Paix à BERLIN une intervention que j’ai intitulée « Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient ». Cette intervention publiée sur notre site internet et sur les réseaux sociaux a eu des retombées importantes en termes de notoriété : 150.000 vues sur les réseaux sociaux, 2500 visites de notre site internet, dont 90% de nouveaux visiteurs et a également induit plusieurs dons et adhésions.

– La situation continuant à se dégrader dramatiquement sur le terrain, nous avons poursuivi nos actions d’aide humanitaire :

– Le 6 février un violent séisme a frappé la Turquie et la Syrie, faisant des dizaines de milliers de victimes et de sans abri. Ce séisme a notamment dévasté la ville-martyre d’ALEP, déjà détruite par l’Etat islamique et 10 années de guerre dans un secteur délaissé par les ONG et la communauté internationale. Nous avons immédiatement apporté notre contribution au Fonds Spécial « Urgence Alep » mis en place par l’Œuvre d’Orient qui a acheminé par camions des couvertures et des biens de première nécessité aux communautés chrétiennes sur place qui viennent en aide aux sinistrés sans distinction.

– Fin juin, nous avons fait parvenir une aide financière au Père Hani pour la « Cantine de Maryam » ainsi qu’à « Drames et Miracles » pour préparer la rentrée scolaire. Notre adhérente sur place Muriel TYAN nous a fait part de l’aggravation de la situation et de leur impossibilité de trouver le financement nécessaire pour payer, désormais obligatoirement en Dollars, la scolarité des 77 enfants. En fonction de nos moyens, nous leur adresserons une aide complémentaire dès que possible.

– Parallèlement, nous avons continué à acheminer du lait infantile et des médicaments aux associations aidées qui sont toujours dans la plus grande difficulté :  Nous avons ajouté depuis mai un destinataire supplémentaire : « la Voie de la Femme Libanaise », association du Nord de Beyrouth qui nous a lancé un SOS car elle manque de lait pour les 50 enfants de moins de 3 ans qu’elle accueille.

Nous nous efforçons de cibler de petites structures qui ne touchent ni subventions, ni aide des grandes ONG et qui fonctionnent de façon transparente.

Plusieurs départs de valises de lait et médicaments étaient programmés pour la fin octobre (période de Toussaint) mais tous nos contacts ont annulé leur voyage au Liban en raison de la situation extrêmement tendue et des craintes d’embrasement de la région … Notre action de dons en nature est donc à l’arrêt.

– Nous n’oublions pas l’Irak où hélas l’inquiétude sur le sort des Chrétiens empire et où Monseigneur Sakho, patriarche de l’église chaldéenne, a été contraint de se réfugier à Erbil : nous avons participé au projet porter par l’Œuvre d’Orient d’implantation d’activités à Mala Barwan, village délaissé du Kurdistan où 52 familles chrétiennes sont installées et tentent de vivre (elles étaient plus de 80 en 2015).

Enfin, je voudrais terminer ce rapport en vous parlant d’une rencontre marquante pour APCO, celle que nous avons faite, à sa demande, avec le célèbre chef d’orchestre Hugues Reiner qui a souhaité s’investir à nos côtés pour la Cause que nous portons et pour la promotion de la notoriété de notre Association dont il est désormais adhérent. Il a d’ores et déjà dirigé deux magnifiques concerts à l’Eglise de la Trinité et à Saint-Sulpice qu’il a placé sous le parrainage d’APCO, et donné, avec le talentueux ténor Joachim Bresson, un récital à notre bénéfice le 28 septembre au Temple de Passy où vous étiez présents nombreux et je vous en remercie. Il a la tête pleine de projets dont il va vous parler »

Le Président conclut son rapport en remerciant chaleureusement les adhérents de leur engagement, de leur générosité et de leur disponibilité. Il les appelle à la mobilisation car les besoins sont immenses et la situation des Chrétiens d’Orient l’inquiète chaque jour un peu plus.

Puis il donne la parole à l’Assemblée et un dialogue enrichissant s’instaure.  Nous résumons ici les interventions marquantes de trois personnalités, membres de l’Association :

Alexandra MARTIN, Député des Alpes Maritimes et Vice-Présidente du Groupe d’amitié France-Arménie a évoqué avec passion sa mobilisation pour l’Arménie: 

« L’Arménie est une « église nation » selon la formule de l’historien Jean-Pierre Mahé. Premier pays à avoir adopté le christianisme, l’Arménie a connu tant de troubles, un génocide en trois étapes dont la plus connue est celle de 1915.

Depuis la fin de la guerre des 44 jours en 2020 entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le cessez-le-feu mis en place sous la médiation de la Russie n’a cessé d’être violé par les Azéris aidés dans leur funeste ambition par la Turquie.

En septembre de l’année dernière une offensive de soldats azéris a touché un village en plein cœur du territoire pourtant souverain de l’Arménie.     Dès cette période je me suis mobilisée au sein de mon groupe parlementaire et de l’assemblée pour que la voix des arméniens soit entendue. Le couloir de Latchine reliant l’Arménie au Haut Karabagh a ensuite fait l’objet d’un blocus immonde de plus de 9 mois privant les 120 000 habitants arméniens de cette terre de tout l’essentiel. Affamés et affaiblis ils ont dû admettre leur reddition le 20 septembre denier après deux jours d’offensive militaires azérie

Aujourd’hui ce sont 100 000 arméniens qui ont dû quitter leur terre, leur maison, leur vie pour se réfugier en Arménie. Et le silence de la communauté européenne sans doute empêtrée dans ses achats de gaz à l’Azerbaïdjan et de la France qui n’a pas permis de mobiliser l’opinion publique.

Et pourtant défendre l’Arménie qui plus que jamais doit craindre une nouvelle offensive azérie sur ses terres, c’est nous défendre nous-mêmes. C’est défendre notre civilisation judéo-chrétienne dans un moment où elle est particulièrement une cible partout dans le monde. Je reste plus que jamais mobilisée pour aider l’Arménie à se défendre et à se tourner vers l’avenir.

Mon adhésion à l’association Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient m’a ainsi également paru évidente. »

 

Elizabeth DOBELLE, diplomate en retraite et fidèle adhérente, a partagé sa rencontre marquante avec le Père Hani TAWK et son épouse Dounia au bureau d’APCO le jeudi 5 octobre.

« Le Père Hani est un prêtre chrétien maronite, professeur de philosophie arabe et de sciences politiques et son épouse est thérapeute familiale.          Au lendemain de la désastreuse explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, le Père Hani a mis en veille ses activités spirituelles pour se consacrer aux plus vulnérables. Il a conçu dans un garage désaffecté situé près du port une cantine populaire qui distribue de l’aide alimentaire d’urgence. La cuisine de Maryam est ainsi née : Actuellement, plus de 800 repas chauds par jour sont cuisinés sur place et offerts à des nécessiteux toute confession confondue. Ce lieu est devenu non seulement une cantine populaire mais aussi un lieu d’échanges et de réconfort pour les populations traumatisées et démunies par l’explosion mais aussi par la situation politique qui se dégrade jour après jour.

Son activité fonctionne grâce aux dons généreux de libanais mais aussi de français. Elle ne se limite pas seulement à de l’aide alimentaire mais elle fournit des aides à des familles en grande précarité. Il a saisi cette occasion pour exprimer toute sa gratitude à l’ensemble des membres de notre association pour ses contributions : envois de lait infantile, de médicaments et d’espèces.

Pour créer un véritable centre d’accueil pour les plus démunis avec installation d’un dispensaire, le Père Hani a obtenu un terrain mitoyen du centre actuel et la Présidente de la région Ile de France (qui lui a rendu visite) finance à hauteur de 100.000 euros les travaux en cours.

Enfin, pour avoir une idée du contexte économique dans lequel la population libanaise essaie de survivre, l’inflation se situe autour de 190%, la dévaluation de la livre libanaise oscille autour de 90%, le salaire mensuel minimum autour de 80 $us (au niveau du Bangladesh) …

Au cours de cet échange qui se situait pourtant avant l’attaque du Hamas le 7 octobre, le Père Hani n’a pas caché son inquiétude sur la situation politique qui prévaut au Liban. En effet, outre la crise institutionnelle, l’arrivée massive de réfugiés syriens, pour certains armés, et les activités du Hezbollah menacent la paix.

La rencontre s’est terminée sur une note optimiste : pourquoi ne pourrions-nous pas organiser un récital avec le Maître Hugues REINER, dans la Vallée Sainte d’où le Père Hani est originaire, ou à défaut dans une église à Beyrouth. »

Le Père Hani et son épouse qui étaient en France pour collecter de l’aide ont dû rentrer en urgence au Liban en raison des évènements. Ils sont cependant repartis avec une valise de lait infantile et des médicaments fournis par APCO.

Hugues REINER, chef d’orchestre renommé et chef de chœur a pris la parole pour indiquer les raisons de son adhésion à « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient », précisément parce que c’est une Association modeste dont il partage totalement les engagements et qu’il a toujours porté dans sa vie des causes difficiles dans les circonstances les plus improbables : Ainsi dans les ruines de Sarajevo à l’automne 1993 (où il avait rencontré notre Président), il reconstitue un orchestre avec des musiciens bosniaques, croates et serbes …

Hugues Reiner indique qu’il se consacre désormais beaucoup à la composition et qu’ainsi il a composé cette année sa « Messe Sainte Thérèse de Lisieux », placée sous le Parrainage d’APCO qu’il a dirigée le 9 mai à l’Eglise Saint Sulpice…

Il annonce la présentation d’un prochain Concert Lyrique le mardi 19 décembre au Temple de Passy. Ce concert exceptionnel où il dirigera sa « Cantate pour ténor et chœur sur un texte de Charles de Gaulle » est placé sous le parrainage d’APCO, avec le soutien de la Fondation Charles de Gaulle ». Il invite tous les adhérents à y assister avec leurs proches.

 

Rapport moral présenté par François Fillon, devant l’Assemblée Générale du 7 novembre 2023

« Les Chrétiens d’Orient risquent d’être une nouvelle fois les victimes collatérales de l’affrontement entre l’Occident et le totalitarisme Islamique »

Après avoir rappelé les objectifs de l’Association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » : Porter la parole des chrétiens d’Orient pour que leur Cause ne tombe pas dans l’oubli et leur apporter une aide concrète sur le terrain pour leur permettre de rester vivre dans leur pays,

Le Président François Fillon a développé une analyse approfondie de la situation au Moyen Orient et de ses conséquences incalculables :

« La situation au Moyen-Orient vient hélas confirmer mes craintes et les analyses que j’ai déjà et à plusieurs reprises formulées devant vous.

L’insoutenable massacre perpétré par le Hamas n’est pas un acte isolé d’un groupe terroriste égaré et minoritaire. Il est l’expression la plus violente, la plus extrême d’un mouvement profond qui menace la paix du monde et que j’ai qualifié dès 2016 de « totalitarisme islamique ».

Certes le Hamas se nourrit de la désespérance des palestiniens dont l’occident avait fini par oublier le sort. Mais le combat du Hamas est beaucoup plus large que la seule question palestinienne, il s’inscrit comme celui d’Al-Qaeda, de l’Etat islamique en Irak et au Levant et des frères musulmans dans un projet global d’instauration dans une large partie du monde, d’un régime totalitaire grossièrement peint aux couleurs de l’islam.

Aveuglés par notre arrogance, distraits par nos débats absurdes sur le wokisme ou la négation des genres, obnubilés par une menace russe surestimée nous avions oublié l’essentiel : la progression continue de l’islamisme radical, du sud-est asiatique à l’Afrique occidentale en passant par la Seine Saint Denis, Molenbeek et Birmingham.

La force de ce mouvement totalitaire se mesure à l’ampleur des manifestations anti israélienne dans le monde et à la gêne diplomatique de la plupart des gouvernements des pays du Sud qui n’osent pas affronter leurs opinions en condamnant sans ambiguïté les crimes odieux commis le 7 octobre.

Aujourd’hui nous sommes au bord d’un conflit régional majeur au Moyen-Orient dont les conséquences sont incalculables.

L’Iran, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah au Liban, les Houthi au Yémen n’attendent qu’une occasion pour entrer dans le conflit directement ou par procuration.

La France et l’Europe n’ont quasiment plus aucune influence sur ces acteurs. Quant aux États-Unis, ils n’existent guère que par leur puissance militaire déployée dans la région.

Mais leur engagement direct dans le conflit ne ferait que creuser encore un peu plus le fossé qui sépare désormais l’occident du Sud global qui n’a rien d’autre en commun que notre détestation.

Comment en est-on arrivé là ?

En laissant pourrir la question palestinienne.

En détruisant l’Etat irakien.

En laissant le champ libre à la Russie et à la Turquie en Syrie.

En abandonnant l’Afghanistan aux Talibans après 15 ans de combat pour rien.

Mais surtout en refusant de voir monter le danger totalitaire islamique que nous avons cru circonscrit à quelques mouvements extrémistes alors qu’il rencontrait un écho favorable auprès de millions de musulmans à travers le monde.

En abandonnant les chrétiens d’Orient à leur sort, eux qui constituaient souvent des éléments d’équilibre entre les communautés présentes au moyen orient.

Le désintérêt de l’occident pour les chrétiens d’Orient a envoyé un signal de faiblesse qui laisse penser que nous ne nous battrons pas pour défendre notre civilisation.

La difficulté aujourd’hui réside dans le fait que nous n’avons plus guère d’alliés en dehors du cercle occidental.

Le conflit en Ukraine, la rivalité sino-américaine nous privent d’interlocuteurs capables de contenir l’Iran ou la Turquie.

La politique étrangère ne peut pas consister à ne parler qu’aux États qui partagent nos valeurs.

On peut condamner la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine sans pour autant refuser de voir l’existence du problème posé par les territoires de la Crimée et du Donbass majoritairement peuplés par des russes.

On ne peut pas dénoncer la violation du droit international seulement quand cela nous arrange, en Ukraine mais pas en Irak, au Haut Karabakh ou dans le conflit israélo-palestinien.

On peut qualifier de crimes de guerre les bombardements des populations civiles à condition d’appliquer cette règle à tous les conflits et pas seulement à ceux dans lesquels nous ne sommes pas impliqués.

Mais on doit surtout adopter une stratégie de long terme pour préserver la paix et protéger notre civilisation de ses véritables ennemis.

Adopter une stratégie de long terme suppose d’abord de retrouver la maitrise de nos choix.

Dans le conflit en Ukraine nous avons été entrainés depuis 2012 par les choix des Américains et l’alignement aveugle de nos partenaires européens.

A cet égard l’activisme de la présidente de la commission européenne au-delà des compétences qui lui sont dévolues par les traités pose une question grave sur le fonctionnement de l’Union Européenne.

Une voix française forte et indépendante comme celle de Chirac s’opposant à la guerre en Irak ou celle de Sarkozy s’interposant dans le conflit entre la Russie et la Géorgie aurait pu contribuer à réduire l’intensité de la confrontation délétère entre l’Occident et le Sud global qui fait le jeu des adversaires de nos valeurs et de notre civilisation.

Il est désormais très tard pour inverser le cours des choses.

La priorité est d’éviter l’extension du conflit israélo-palestinien.

Le principal acteur de cette extension est l’Iran.

Il est illusoire de croire que les sanctions occidentales et les menaces militaires américaines suffiront à dissuader le régime des mollahs d’accroitre son engagement dans ce conflit.

Il convient donc d’isoler l’Iran en cherchant à briser la dynamique des BRICS initiée par la Chine et la Russie.

Comment y parvenir sans chercher à résoudre le conflit en Ukraine en ouvrant un espace de dialogue avec Moscou et en offrant à Kiev une alternative à une guerre meurtrière et sans issue.

Contenir l’Iran devrait aussi nous conduire à prendre des initiatives pour préserver le Liban qu’une guerre avec Israël achèverait de détruire définitivement.

Préserver le Liban suppose d’agir simultanément vis-à-vis de l’Iran, de la Syrie et de l’Arabie Saoudite.

L’Iran doit savoir que nous ne laisserons pas sans réagir éliminer les chrétiens au Liban.

Un accord doit être trouvé avec la Syrie pour permettre le retour chez eux en sécurité des réfugiés avant qu’ils ne déstabilisent le malheureux Liban comme ce fut le cas avec les palestiniens.

On m’objectera qu’on ne peut pas dialoguer avec Bachar el Assad qui s’est rendu coupable d’innombrables crimes de guerre.

C’est avec ce raisonnement que la France et l’Europe ont déserté la Syrie et ont laissé les mains libres à la Russie et à la Turquie.

Quel est le bilan de ce choix dicté par notre conscience démocratique ? Un interminable conflit qui a fait plus de six cent mille morts, une déstabilisation du Liban submergé par plus de deux millions de réfugiés et le maintien de Bachar el Assad au pouvoir !

La politique étrangère d’un état ne peut pas être menée par l’émotion et le désir que le monde nous ressemble. Elle doit répondre à un objectif prioritaire, celui de ses intérêts vitaux et de la recherche de la paix.

La politique étrangère européenne n’est guidée aujourd’hui que par l’émotion et le court terme. Elle est totalement dépourvue de stratégie et de vision de long terme. Elle contribue puissamment à la fracture entre l’occident et le sud global.

La France doit encourager les efforts de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis pour le développement de la région et pour la normalisation des relations avec Israël.

Certes la guerre à Gaza ne permettra pas la poursuite à court terme du processus des accords d’Abraham mais la prudence des réactions de Riyadh et d’Abu Dhabi laissent entrevoir l’espoir d’une reprise du dialogue.

Les EAU et l’Arabie Saoudite sont engagés dans une profonde transformation de leurs économies et de leur société. Les deux états sont pleinement conscients du danger que leur fait courir le totalitarisme islamique.

Le gouvernement de Mohamed Ben Zayed le combat depuis longtemps avec la plus grande détermination. Celui de Mohamed Ben Salman l’a rejoint dans ce combat en rupture avec le passé du royaume saoudien.

Leur rôle ne doit pas être sous-estimé. Ce ne sont plus des monarchies pétrolières artificielles et soumises aux États Unis.

Ce sont des puissances régionales indépendantes désormais au cœur d’une économie mondiale dont le centre de gravité se déporte vers l’Asie.

La France y est encore respectée, notamment grâce aux accords de défense conclus en 2009 avec les EAU et une coopération économique intense avec l’Arabie saoudite.

Pour consolider cette confiance, la France doit cependant assumer une politique étrangère indépendante des Etats-Unis et surtout inscrite dans la durée et le respect des engagements pris.

Il ne peut pas y avoir de « en même temps » dans la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons.

D’autant que les chrétiens d’Orient risquent d’être une nouvelle fois les victimes collatérales de l’affrontement entre l’Occident et le totalitarisme Islamique.

Leur situation en Irak et en Syrie est plus précaire que jamais.

Au Liban, un conflit avec Israël fournirait au Hezbollah l’occasion de renforcer sa main mise sur le pays.

Au Haut Karabakh, 120 000 chrétiens ont été poussés à l’exil dans l’indifférence de la communauté internationale.

D’une manière générale le conflit israélo-palestinien ne peut que rendre accessoire le sort des chrétiens d’Orient au regard des puissances occidentales qui s’en préoccupaient déjà si peu.

J’ai toujours défendu l’idée que leur présence était un facteur de paix au Moyen Orient et qu’à contrario l’évolution des états de la région vers une identité religieuse unique et exclusive ne pouvait que conduire à la violence et à la guerre.

Notre association poursuivra inlassablement ses efforts pour défendre leur présence sur les terres qu’ils occupent depuis deux millénaires et pour démontrer la force de la tolérance et du respect des minorités dans la lutte contre la violence et son prolongement ultime : la guerre.

Les massacres du 7 octobre ont considérablement augmenté les risques de conflit mondial.

La France et l’Europe ne peuvent plus agir seulement en réaction aux évènements internationaux. Nous devons comprendre que nos adversaires ont des stratégies pour nous détruire qu’ils déroulent implacablement.

Sans une révision profonde de nos stratégies et de nos moyens d’action nous fonçons comme des somnambules vers une troisième guerre mondiale.

Nous prétendons agir au nom de nos valeurs mais nos choix conduisent tout droit à leur destruction. »

Les membres de l’Association venus nombreux à notre Assemblée Générale attentifs aux propos du Président et motivés pour Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient.

 

Chrétiens d’Orient : Plus que jamais, ils ont besoin de notre solidarité

Depuis le début de cette année, notre Association a développé ses actions d’aide humanitaire au plus près des besoins sur le terrain: contribution financière au Fonds spécial « Urgence Alep » après les terribles séismes de février, à l’opération d’implantation d’activités pour sauver un village chrétien délaissé du Kurdistan Irakien, à « Drames et Miracles »  à Beyrouth pour aider les familles démunies à scolariser leurs enfants, à « la Cantine de Maryam » du Père Hani Tawk qui nourrit les familles en détresse au Port de Beyrouth.

Nous avons poursuivi nos envois réguliers de valises de lait pour nourrissons et de médicaments, grâce au dévouements d’amis franco-libanais qui voient chaque jour la situation empirer dans leur pays : Merci à Névine, merci à nos adhérentes Carole et Muriel qui mobilisent famille et amis, Merci au Père Hani qui est venu lui-même dans nos bureaux rencontrer nos bénévoles et nous parler de la souffrance et de la misère à laquelle il est chaque jour confronté à Beyrouth : Il a regagné d’urgence le Liban après les attaques terroristes sur Israël dans l’angoisse d’un conflit généralisé… Il est parti chargé de médicaments et de lait pour nourrissons, ce sont les derniers envois que nous avons pu faire puisque l’ensemble de nos « transporteurs » ont dû annuler leurs vols au regard des lourdes incertitudes…

Plus que jamais, Restons mobilisés : Les Chrétiens d’Orient ont besoin de notre solidarité.

Pour terminer sur une note plus positive, c’est en musique que notre célèbre adhérent, le chef d’orchestre Hugues Reiner, témoigne sa solidarité en mettant sa notoriété au service de la cause des Chrétiens d’Orient : C’est ainsi que le 28 septembre, il a offert avec le ténor Joachim Bresson, un magnifique récital au bénéfice d’APCO au cours duquel notre Président François Fillon a présenté les objectifs et les actions de notre Association.

Les nombreux auditeurs ont été enthousiasmés par le talent de Hugues et de Joachim et ont témoigné de leur générosité tout en partageant le bonheur d’un moment musical d’exception : A renouveler !

Mardi 9 MAI – Eglise SAINT-SULPICE (Paris 6ème)

Adhérents, donateurs, amis d’APCO, venez nombreux assister à ce concert exceptionnel dirigé par un chef d’orchestre exceptionnel, notre nouvel adhérent Hugues Reiner, qui a composé cette Œuvre pour célébrer Sainte Thérèse, mais aussi en soutien aux Chrétiens d’Orient et à l’action de notre Association et de son Président François Fillon.

Parlez-en autour de vous ! Merci à tous

Pour achat de places individuelles :
FNAC : https://www.fnacspectacles.com/eventseries/messe-sainte-therese-de-lisieux-f-schubert-messe-en-sol-3353163/
Billetreduc : https://www.billetreduc.com/313994/evt.htm
Par téléphone : 01 42 77 65 65
Vente sur place le jour du concert, de 14h à 20h45

Extrait du Requiem d’Hugues Reiner, joué et chanté le 30 juin 2022 à l’Église Saint-Sulpice :

 

« Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient… »

François Fillon, Président d’APCO, a prononcé une importante allocution jeudi 16 février 2023 au Forum mondial sur la Démocratie et la Paix qui se tenait à Berlin –  En voici l’intégralité (traduction de son intervention effectuée en anglais)

« Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient.

Vous allez me dire que c’est une cause perdue depuis longtemps déjà puisque leur nombre s’est effondré presque partout au Moyen Orient à l’exception du Liban et de l’Egypte.

Vous allez me dire que c’est une cause secondaire quand la guerre a fait son retour en Europe.

Vous allez me dire que la cause des chrétiens d’Orient n’intéresse que les chrétiens et qu’il s’agit d’un parti pris religieux et pas d’une question stratégique et encore moins d’une cause universelle.

Je pense le contraire.

 Je pense que la disparition des chrétiens d’Orient consacre l’intolérance religieuse qui conduit à la violence et à la guerre. Cette intolérance religieuse ne frappe pas que les chrétiens en Orient. Elle dresse les musulmans les uns contre les autres, les sunnites contre les chiites et même les chiites entre eux. Elle alimente le conflit israélo palestinien. Quand les états ne se définissent plus que par leur religion la discrimination des minorités devient la règle. Or le Moyen Orient se dirige tout droit dans cette direction. Des états sunnites, des états chiites, un état juif : cette configuration rend impossible la paix dans cette région comme en témoigne aujourd’hui la situation en Syrie, en Irak mais aussi au Liban, en Turquie ou encore en Arménie. L’affrontement entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite est en grande partie responsable de l’effondrement du Liban qui était pourtant la démonstration que les communautés religieuses musulmanes et chrétiennes peuvent cohabiter.

Pour faire court mon message aux dirigeants du Moyen Orient est simple : respectez les minorités, toutes les minorités et vous trouverez les voies de la paix et du développement! Excluez les minorités, chassez les chrétiens d’orient et vous créerez les conditions d’un désordre permanent qui alimentera le cycle de la violence et privera vos peuples de la sécurité et de la prospérité auxquelles ils ont droit.

Au passage la permanence des crises au Moyen Orient ne peut que renforcer la domination économique de l’Asie et affaiblir l’Europe en raison de sa proximité géographique mais aussi du message de déclin et de faiblesse qu’elle envoie en affichant son impuissance à défendre la modeste communauté chrétienne d’Orient dont elle tire pourtant ses racines !

Car l’Europe a gravement failli dans son rôle historique de protecteur des chrétiens d’Orient. Au-delà des discours et des conférences de donateurs bavardes, l’Europe n’a jamais fait de cette cause une véritable priorité. En Irak ou la guerre menée par les États Unis a fait plus de 500 000 victimes la situation des chrétiens d’Orient n’a jamais été aussi difficile. Leur nombre a chuté de près de 90 % et seules quelques organisations non gouvernementales tentent d’assurer la survie de ceux qui restent. Cette guerre a par ailleurs fourni aux totalitaires islamiques les arguments leur permettant d’enrôler une partie des musulmans dans leur guerre sainte qui n’est en réalité qu’une tentative politique de prise du pouvoir et d’établissement d’un régime totalitaire qui n’a rien à envier au nazisme ou stalinisme. Le résultat est accablant : L’Irak a été détruit physiquement et moralement. L’installation au pouvoir des chiites a ouvert les portes du pays à son vieux rival perse qui n’en demandait pas tant. En Syrie, les chrétiens se sont trouvés face à un choix impossible entre Bachar el Assad et la menace mortelle pour eux que représentait l’accession au pouvoir de la communauté sunnite. L’aveuglement des occidentaux qui croyaient voir dans cette guerre civile un combat du peuple syrien pour la démocratie et les droits de l’homme alors qu’il s’agissait en réalité d’une lutte à mort entre chiites et sunnites pour le contrôle du pays a été lourde de conséquences. Le régime Baas s’est maintenu au pouvoir dans un bain de sang qui a fait un demi-million de morts. La Russie a considérablement renforcé son influence au Moyen Orient et l’Iran après l’Irak et le Liban s’est imposé comme un acteur majeur en Syrie. L’Europe quand a elle a quasiment disparu du paysage syrien d’aujourd’hui. En Egypte la montée du salafisme fait peser une lourde menace sur la communauté chrétienne qui représente pourtant 10% de la population du pays. Là encore l’Occident a fait preuve d’un amateurisme et d’un aveuglement désolant en soutenant un « printemps arabe » qui n’était en réalité qu’une tentative de prise du pouvoir des frères musulmans qui s’est terminée par le remplacement d’un général par un maréchal ! Les coptes n’y ont vu aucune différence dans le traitement discriminatoire qui leur est appliqué. Leurs droits fondamentaux sont régulièrement bafoués. Leur liberté religieuse est sans cesse remise en cause quand leur vie ne leur est pas ôtés comme en témoigne la longue liste des attentats contre leur communauté. Aux marches du Moyen Orient, en Arménie la violence de l’Azerbaïdjan musulman se déchaine à nouveau contre un peuple dont la seule faute est d’être chrétien. Là encore l’Europe détourne le regard absorbé par le conflit en Ukraine qui n’est pourtant ni plus ni moins vital pour nos intérêts à long terme.

Quelle est donc la malédiction qui frappe les chrétiens d’orient pour que leur sort indiffère à ce point la communauté internationale ? Quelle faute ont commis ces hommes et ces femmes dont la religion, la culture, la civilisation fondent l’occident pour que nous les laissions massacrer, chasser de leur terre natale, discriminer en silence ?

Je vois plusieurs raisons à cet abandon :

La mauvaise conscience des occidentaux qui se sont laissés enfermés dans une absurde culpabilité historique à l’égard des musulmans. Absurde parce que l’occident n’a pas l’exclusivité de la colonisation ni de l’esclavage qui furent pratiqués à grande échelle et encore récemment par les pays arabes.

La nécessité vitale pour nos économies développées de l’accès aux ressources énergétiques abondantes et bon marché du Moyen Orient.

L’obligation de soutenir l’État d’Israël après l’immense, l’indicible crime commis contre le peuple juif.

Plus récemment l’incompréhension d’un nombre grandissant d’européens sans croyance religieuse devant la persistance d’affrontement qu’ils jugent à tort, d’un autre âge.

Enfin l’absence de culture historique qui fait croire à nombre de commentateurs voire de dirigeants que les Chrétiens d’Orient seraient des restes de la colonisation, des descendants des croisés, des immigrés en terre d’Orient que les musulmans seraient en droit de rejeter. C’est évidemment oublier que les chrétiens de Mossoul, de Jérusalem, d’Antioche ou de Damas sont là depuis deux millénaires, bien avant l’instauration au VII° siècle d’un pouvoir musulman sur les ruines de l’empire romain. Il faut avoir rencontré les hommes et les femmes qui prient dans les églises de Qaraqosh ou de Zahlé pour comprendre qu’ils sont les descendants directs des premiers chrétiens, qu’ils nous ont précédé de plusieurs siècles dans l’affirmation d’une foi qui va changer le monde. Ces hommes et ces femmes n’exercent aucune menace politique pour les pouvoirs en place dans ces pays. La faiblesse de leur nombre, l’habitude des persécutions les ont conduits à se fondre dans une sorte d’anonymat politique, à vivre humblement dans leur patrie qui menace à chaque instant de les rejeter.

Ce combat pour la survie de cette communauté est de mon point de vue bien plus fondamental pour l’Europe que la guerre en Ukraine parce qu’il concerne nos origines, le socle de notre culture et notre crédibilité au Moyen orient. En 2015 à l’occasion d’une visite en Iran j’ai rencontré l’ancien président de la république islamique, l’Ayatollah Rafsandjani. Celui-ci au cours de notre entretien m’a lancé à propos d’Israël : « Les juifs doivent partir. Ils n’ont rien à faire en Palestine » Comme je lui retorquai qu’il ne pouvait pas dire cela, il me répondit : « Donnez-moi une seule bonne raison pour qu’ils puissent rester en Palestine » Je lui dis qu’ils y étaient il y a deux mille ans ! Il éclata de rire et me dis : « nous, nous étions en Inde il y a cinq mille ans, nous n’allons pas y retourner » Honnêtement je ne m’attendais pas à cette réponse et je restais quelques instants désarçonnés. Puis je lui lançais : « continuez comme cela, mettez les juifs dehors du Moyen Orient, chassez les Chrétiens et vous ne croyez pas que demain les européens voudront chassez les musulmans d’Europe ! » Cette réponse brutale et simpliste résume pourtant les risques que courent l’Europe et le Moyen Orient devant cette montée de l’intolérance et du sectarisme que la défaite en Irak de l’état islamique en Irak et au levant n’a pas fait reculer.

La menace que je qualifie de « totalitarisme islamique » est toujours aussi forte et pressante. Pourquoi parler de « totalitarisme islamique » ?

Parce que nous sommes en présence d’une idéologie semblable à celles qui ont semé la mort et le chaos au 20° siècle. Le totalitarisme islamique est un mouvement politique qui se pare des habits de la religion pour tenter d’imposer partout où vivent des musulmans un régime totalitaire ou la charia tient lieu de lois et de constitution. Ce mouvement est actif de l’extrême orient jusqu’à l’Afrique occidentale. Il contrôle une partie du Pakistan et la totalité de l’Afghanistan depuis le départ piteux des américains et de leurs alliés. Il est actif en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, en Libye, dans le sahel que les forces françaises ont dû partiellement abandonner, au Nigéria et même au Sénégal. Il gagne du terrain en Europe ou les foyers islamistes se développent souvent protégés par une vision irénique de la défense des droits de l’homme. C’est le cas en France ou les organisations d’extrême gauche prennent la défense des islamistes au nom d’un combat idéologique contre « l’islamophobie ». Cette attitude contribue d’ailleurs à la montée de l’antisémitisme qui se confond avec la critique d’Israël sur la question palestinienne. Il existe aujourd’hui de véritables enclaves sur le territoire européen ou cette idéologie totalitaire prospère en toute impunité.

Quel rapport avec les chrétiens d’orient me direz-vous ? Le totalitarisme islamique est dangereux parce que le moyen orient est instable et inflammable. C’est en Iran, en Irak, en Syrie ou en Libye que ces mouvements totalitaires ont leurs bases, leurs penseurs, leurs stratèges et qu’ils recrutent les cadres de leurs unités de combat. Certains pays du Golfe et l’Iran assure leur financement, soit par idéologie soit par crainte d’être emportés par ce torrent de sectarisme et de violence. L’instabilité du Moyen Orient pénalise son développement économique et maintien dans la misère une immense partie de sa population. Les millions de réfugiés syriens, irakiens ou palestiniens constituent un terreau fertile pour le développement de ces mouvements totalitaires. Il n’y a aucun espoir de faire reculer cette menace tant que le Moyen-Orient sera à feu et à sang.

L’Europe doit donc faire de la paix au Moyen-Orient une priorité. Elle doit pour y parvenir assurer la protection des minorités discriminées et d’abord de celle des chrétiens d’Orient. Si toutes les minorités au Moyen Orient ont un protecteur ce n’est pas la cas des chrétiens ! En effet les juifs ont les états unis, les palestiniens restent tant bien que mal soutenus par les pays arabes, les minorités chiites par l’Iran et les minorités sunnites par l’Arabie Saoudite. Les chrétiens d’Orient devraient être défendus par l’Europe qui ne le fait que du bout des lèvres. Les chrétiens d’Orient devraient être défendus par le Vatican qui ne le fait qu’avec d’infinies précautions pour ne pas heurter les sensibilités d’un monde musulman qui ne lui en sait aucun gré !

Certes il existe des raisons d’espérer : Les accords d’Abraham semblent consacrer une évolution positive des états du Golfe persique qui en s’engageant dans un processus de paix avec Israël amorce un changement très profond des équilibres géo stratégiques au Moyen Orient. Mais ces accords peuvent aussi fournir aux islamistes des arguments supplémentaires pour alimenter leur « djihad » si la question palestinienne ne trouve pas de réponse, si le Liban tombe entre les mains du Hezbollah et l’Irak et la Syrie poursuivent leur descente aux enfers. L’Europe dont l’imagination est sans limite quand il s’agit d’inventer des sanctions à l’égard de la Russie est incapable de contrer l’évolution désastreuse des états du moyen orient vers un repli communautaire, sectaire, exclusif. Au 21° siècle, des états religieux, avec une intensité variable, ont balayé toutes les tentatives qui, d’Ata Turk à Nasser visaient à laïciser l’Etat pour assurer sa neutralité à l’égard des confessions. L’islam semble avoir totalement délaissé la voie modernisatrice que lui avait proposé Mohamed Abduh, ce grand théologien du XIX° siècle qui insistait sur l’existence du libre arbitre et qui prêchait l’amitié interreligieuse.

Et pourtant, il existe dans les profondeurs de ces société une soif de vie, une soif d’amitié, et l’on trouve parmi les érudits et les théologiens des hommes de concorde qui ne divisent pas les communautés et les religions du livre. L’œcuménisme est une des voies de la paix et de la réconciliation. La foi n’est pas l’adversaire de la paix, c’est la foi intransigeante et politisée qui l’est. La paix au Moyen Orient ne peut se construire que sur le respect des différences, sur la tolérance, sur la liberté religieuse, la liberté de conscience. La présence fragile des communautés chrétiennes dont l’origine remonte à la nuit des temps est une des clés de cette paix. Comme celle de toutes les autres minorités qui doivent pouvoir accéder aux mêmes droits civiques, à la même sécurité pour leur famille que les membres de la communauté majoritaire. Les chrétiens ont longtemps vécu en paix en Syrie ou en Irak. N’ont-ils jamais été une menace pour les autres religions ou pour les pouvoirs en palace ? Jamais ! Pourquoi s’en prendre aujourd’hui à eux ? Parce qu’ils sont les boucs émissaires d’une radicalisation de l’Islam instrumentalisé par ceux qui veulent imposer par la force, la violence, un régime politique qui n’a rien à voir ni à faire avec la religion mais tout à voir avec la conquête du pouvoir et l’assouvissement des pires instincts humains. Vous me dires que les européens n’ont pas de leçon de tolérance à donner, eux qui ont inventé les guerres de religion, brulé les hérétiques en place publique et perpétré avec la Shoah le plus grand génocide de l’histoire.

Mais nous avons appris de nos erreurs, nous avons payés le prix de nos fautes. Nous sommes de vieilles nations, fatiguées d’avoir voulu ordonner le monde. Nous avons acquis une sagesse ou du moins un réalisme qui devrait nous permettre aujourd’hui de proposer une autre voie que celle du choc des civilisation, une autre voie que celle de la compétition pour la domination du monde que nous propose l’Amérique et la Chine.

Cette voie passe par le Moyen Orient. Parce que c’est le berceau de notre civilisation. Parce que c’est notre responsabilité historique. Parce que nous sommes unis par la Méditerranée. Parce que c’est à notre porte et qu’aucun mur ne nous protègera des drames du Moyen Orient.

La cause des chrétiens d’Orient est donc bien une cause stratégique et universelle qui interpelle l’Europe et la place devant ses responsabilités les plus fondamentales.

Que devraient faire les européens pour relever ce défi existentiel ?

D’abord affirmer clairement leur soutien et leur solidarité avec ces minorités discriminées. Ensuite conditionner leurs relations avec les états du Moyen-Orient, leur politique commerciale, diplomatique, de coopération au respect des droits fondamentaux de ces communautés. Je n’ai jamais été convaincu de l’efficacité des sanctions. Je ne crois pas que celles qui ont été décidé à l’encontre de la Russie puissent mettre à genoux un pays que ni Napoléon, ni Hitler n’ont fait plier mais le choix fait de les mettre en œuvre souligne notre passivité à l’égard des états qui participe à l’élimination des chrétiens d’Orient. Une politique de sanction est donc nécessaire pour assurer la protection des derniers chrétiens en Orient. Enfin si cette stratégie ne suffit pas à stopper leur élimination, nous avons le devoir de les accueillir en Europe. Quel message envoyons-nous quand nous leur refusons l’accès de notre territoire alors que nous accueillons des millions d’Africains qui fuit la misère mais qui ne sont pas rejetés de leur terre natale pour leur foi comme les enfants de la plaine de Ninive

Au fond, la question des chrétiens d’Orient est une question symbolique pour l’avenir de l’Europe. Si nous choisissons de détourner le regard et de les abandonner à leur sort, c’est à dire à leur éradication de leur terre natale, nous choisissons notre propre déclin. Nous envoyons au monde un message de notre faiblesse et de notre lâcheté. Nous laissons prospérer un islam sectaire qui conduit le Moyen Orient dans une impasse. Nous acceptons l’émergence d’Etats de plus en plus nombreux se caractérisant par leur religion au détriment de toutes les valeurs incarnées par l’Europe depuis les Lumières.

Derrière le combat pour les chrétiens d’Orient il y a le combat du respect pour tous les autres : respect des minorités religieuses, respect des intellectuels qui n’oublient pas Averroès, respect des femmes qui rêvent d’égalité, respect des musulmans qui veulent s’affranchir des conflits religieux, respect aussi des hommes de foi qui croient à la richesse du dialogue œcuménique. Prendre le parti de la diversité c’est ainsi prendre le parti de toutes celles et tous ceux qui aspirent à une société plus tolérante, plus ouverte. Et le jour où cette société s’éveillera, alors le spectre du choc des civilisations s’éloignera. Un nouveau départ s’annoncera entre l’Orient et l’Occident.

« C’est un rêve », diront les sceptiques ! Non, c’est un projet ! C’est le projet des hommes de bien qui savent que contre le fanatisme l’épée peut certes nous défendre, mais c’est bien la révolution des esprits et des cœurs qui fera la paix ».

 

L’appel à la mobilisation de notre Président

Les adhérents d’APCO se sont réunis nombreux mardi 24 janvier autour de leur Président François Fillon pour partager la traditionnelle galette des Rois et échanger leurs vœux pour la Nouvelle Année.

A cette occasion François Fillon a rappelé les raisons d’exister de l’Association et lancer un appel à la prise de conscience des enjeux, à la mobilisation et à la générosité.

Il a évoqué les actions concrètes menées à bien sur le terrain par les bénévoles de l’Association, tout au long de l’année 2022 et notamment au Liban qui concentre la plus grande part des efforts de notre association car «  Le Liban reste aujourd’hui le seul pays du Moyen Orient où les chrétiens sont totalement libres d’exercer leur religion et ne sont frappés d’aucune discrimination mais connaissent de plus en plus de difficultés en raison de la crise économique sans précédent qui les frappe et fragilise l’équilibre politique précaire du pays »

Le Président a ainsi conclu : « Mes vœux vont aux Chrétiens d’Orient, à leurs enfants, à leurs familles, en espérant que ces hommes et ces femmes qui habitent ces territoires depuis plus de 2000 ans puissent continuer à y vivre et à y porter témoignage des racines même de notre civilisation et de notre culture »

Les activités 2021 et 2022 de l’Association présentées par le Président François Fillon

A l’occasion de l’Assemblée générale du 19 octobre 2022, le président François Fillon a rendu compte des activités de l’Association devant les adhérents :

« L’année 2021 a commencé, en France, dans le contexte de crise sanitaire et de restrictions de possibilités de circulation et d’action et, au Liban, dans la plongée durable du pays dans la pire crise de son histoire.

C’est dans ce contexte difficile que nous nous sommes efforcés de poursuivre, les objectifs fixés à notre Association

– Mes différentes interventions publiques pour faire entendre la Voix des Chrétiens d’Orient :

– Tribune « Notre besoin d’un Liban indépendant et pluraliste », publiée en février dans la Revue Politique et Parlementaire ;

– Tribune « Le voyage du Pape en Irak, magnifique symbole d’espoir pour les Chrétiens d’Orient » publiée en mars ;

– Conférence devant l’association des étudiants de Sciences Po St Germain fin mai : « Promouvoir la paix au Proche Orient, l’engagement d’une ONG Française »

Nos activités sont relayées par une diffusion sur notre site internet et sur les réseaux sociaux : page Facebook et compte twitter « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » @AgirEnOrient qui doivent jouer un rôle important en termes de visibilité de l’Association et de sensibilisation à la Cause.

Le développement de nos actions sur le terrain :

« Comme indiqué l’an dernier, nous avons consacré l’intégralité des dons collectés en 2021 à des dons humanitaires pour le Liban en ciblant des associations ou des actions de terrain où nous sommes surs que l’argent arrive directement aux destinataires.

– Aide financière à l’achat de lait infantile (qui manque cruellement partout au Liban), versée directement début juin à deux associations :

L’Association Saint Vincent de Paul de ZALHE et l’Association Arc en Ciel qui œuvre notamment à Beyrouth.

– Octroi de bourses pour la formation d’étudiants-infirmiers à la Fondation des Sciences Infirmières de Beyrouth (Université Saint Joseph), opération financée à parité avec l’Œuvre d’Orient qui la met en place.

Cette formation de 10 infirmiers a été lancée à la rentrée 2021 car l’émigration massive des médecins et infirmiers (comme de l’élite libanaise en général), a terriblement fragilisé le système de santé qui était pourtant le meilleur du Moyen Orient.

– Don au groupe de bénévoles « Drames et Miracles » constitué après l’explosion du Port de Beyrouth par la paroisse Saint Maron, quartier dévasté où la situation ne cesse d’empirer économiquement et socialement (600 familles dans la plus grande pauvreté) : Notre don a permis de financer la rentrée scolaire et la scolarité de 32 enfants.

Dès octobre, il est apparu que l’envoi d’argent ne permettait plus d’acheter du lait infantile ou des médicaments car il n’y en avait plus sur place ou à des prix inaccessibles, l’aide humanitaire s’organisant par des chaines de transport de valises.

Nous nous sommes lancés dans cette action : Avant Noël, l’association a fait parvenir des valises contenant 130 kg de lait infantile en poudre directement aux 3 associations aidées et un adhérent a offert et livré une valise de médicaments à Beyrouth.

En 2022, l’association a décidé de poursuivre son action humanitaire d’urgence, ciblée sur les besoins des nourrissons et des enfants, dans un pays, le Liban, où la situation ne fait qu’empirer, où l’élite notamment chrétienne a massivement émigré et où la guerre en Ukraine a aggravé les pénuries et raréfié les dons.

Plusieurs de nos membres qui ont des liens avec le Liban nous ont fourni des contacts et des informations précieuses et nous avons pu constituer une véritable chaîne de solidarité.

Je remercie tout spécialement notre nouvelle adhérente Muriel TYAN, responsable bénévole de « Drames et Miracles » à Beyrouth qui est présente à notre réunion pour témoigner ainsi que Catherine Baumont, conseillère communication de l’Œuvre d’Orient, qui nous guide dans nos actions conjointes avec l’Œuvre d’Orient. »

Le Président demande à Annie Lhéritier, très investie dans cette chaîne de solidarité, d’en décrire le fonctionnement.

Annie indique que l’association s’est procuré un stock de lait infantile dans des conditions très avantageuses et a organisé une fructueuse collecte de médicaments auprès des adhérents qu’elle remercie chaleureusement.

Le plus compliqué est de trouver des porteurs pour les valises préparées mais la solidarité s’est organisée autour de quelques personnes formidables et ainsi des valises de lait infantile et de médicaments partent régulièrement pour Beyrouth, sans aucun frais, simplement parce que des hommes et des femmes de cœur et de bonne volonté ajoutent leur petit maillon.

Elle poursuit : « Comme vous l’a indiqué notre Président, ces aides en nature sont livrées directement aux associations, sans aucun intermédiaire. Cela peut vous paraître une action dérisoire, mais sachez que c’est vital pour ceux qui les attendent car les pénuries sont totales.

Les trois associations que nous avons ciblées :

– Le Groupe de bénévoles « Drames et Miracles » à BEYROUTH : Le Président l’a évoqué et vous le connaissez puisque nous l’aidons depuis l’an dernier et sommes en contacts fréquents.

– « La cuisine de Maryam » à BEYROUTH : Fondée et gérée par le Père Hani Tawk, prêtre maronite, fondateur d’une ONG libanaise. A 200 mètres du lieu de l’explosion du port de Beyrouth, le père Hani a reconverti un garage en cuisine ouverte aux personnes dans le besoin, toutes communautés confondues.

Aujourd’hui, dans cet espace, plus de 800 repas sont cuisinés et distribués au quotidien et, avec les 30 bénévoles qui l’accompagnent, il distribue à des familles en très grande précarité aliments de base, lait infantile, vêtements, médicaments…en fonction de ses possibilités : nous sommes en contact régulier avec lui, c’est à lui que partent les 2 prochaines valises et nous nous efforcerons de lui apporter une nouvelle aide financière avant la fin de l’année.

– La Conférence Saint-Vincent de Paul à Zahlé, fondée en 1865, œuvre auprès des plus pauvres à Zahlé, ville de 55.000 habitants, chef-lieu de la Bekaa et unique ville 100% chrétienne de la région.

Les familles aidées augmentent chaque semaine au point que les responsables me disent qu’ils voient parmi les bénéficiaires des familles qui, il y a quelques temps, comptaient parmi les donateurs.

APCO a d’abord financé (lorsque qu’il était accessible localement) puis transporté le lait infantile pour les enfants des familles prises en charge (350 enfants de 0 à 3 ans).

Nous faisons également parvenir des valises de lait et médicaments au père Nasrallah à QAA dans le Nord agricole près de la Syrie qui manque de tout. »

Annie termine son intervention en appelant à la mobilisation des adhérents dans cette chaine de solidarité par des dons en nature ou en espèces et en remerciant le Président François Fillon pour son implication personnelle et permanente dans cette action, comme au service de l’Association qu’il porte à bout de bras, malgré les embuches…

Le Président propose bien entendu de continuer cette action directe et vitale et fait part aux adhérents des actions conduites par ailleurs à ce stade de l’année :

-Nouvelle aide financière adressée en juin à « Drames et Miracles » pour permettre aux familles en détresse de financer la fin de l’année scolaire pour leurs enfants et don d’aide au fonctionnement de la cuisine du Père Hani Tawk au Port de Beyrouth, pour l’achat de denrées alimentaires de première nécessité.

-Poursuite de notre participation au programme de l’Œuvre d’Orient d’octroi de bourses pour la formation d’étudiants-infirmiers à la Fondation des Sciences Infirmières de Beyrouth,

-Pour marquer notre solidarité aux Chrétiens d’Irak, financement de l’équipement informatique d’une école pauvre de la vallée de Nala dans le Kurdistan irakien que l’Œuvre d’Orient s’efforce de maintenir en fonctionnement.

Le Président conclut en remerciant les adhérents de leur fidélité et de leur générosité et appelle à la mobilisation de chacun car les besoins sont immenses alors que la situation des Chrétiens d’Orient ne fait qu’empirer… »

Puis il donne la parole à Muriel TYAN, responsable bénévole de « Drames et Miracles » venue de Beyrouth qui expose la situation alarmante des familles dans un Liban en déliquescence, l’aggravation des pénuries et son souci que la scolarisation des enfants ne puisse plus être assurée.

Catherine Baumont de l’Œuvre d’Orient intervient ensuite notamment pour exposer le programme d’aide aux écoles chrétiennes mis en place mais qui hélas ne concerne qu’une partie des écoles malgré un important budget.

Un dialogue enrichissant avec la salle conclut ce rapport d’activités.

Notre président a longuement dialogué avec Muriel TYAN venue de Beyrouth et sa sœur Carole, maillon très actif de notre chaine de solidarité pour le Liban.

Rapport moral présenté par le président François Fillon à l’Assemblée Générale du 19 octobre 2022

Devant une assemblée très attentive, le Président François Fillon a rappelé les objectifs de l’Association et les raisons de son engagement puis souligné les enjeux de la situation des Chrétiens d’Orient qui se dégrade d’année en année et évoqué les conséquences pour l’Europe du conflit en Ukraine :

« Les objectifs prioritaires qui guident nos actions :

1) Sensibiliser les gouvernements et les opinions publiques en France, en Europe, au Moyen Orient, contribuer au débat public et participer à la prise de conscience des enjeux du maintien des chrétiens chez eux ;

2)  Soutenir des actions de terrain :

– actions en matière éducative ;

– actions visant à aider les Chrétiens et les minorités à se réinstaller sur leur territoire ;

3) Conduire toute action humanitaire d’urgence nécessité par la situation au Proche-Orient, notamment en apportant aide alimentaire et sanitaire aux associations -souvent chrétiennes- qui portent assistance aux populations, sans aucune distinction.

Notre association, même si elle est bien modeste au regard des enjeux de la situation actuelle, porte mon engagement ancien en faveur de la Cause des Chrétiens et des minorités culturelles et religieuses d’Orient. Je veux vous faire aujourd’hui un point de situation qui n’est guère optimiste :

La situation des chrétiens d’Orient ne s’est hélas pas améliorée en 2022 :

Au Liban qui reste le seul pays du Moyen Orient où les chrétiens sont totalement libres d’exercer leur religion et ne sont frappés d’aucune discrimination, leur situation se dégrade de jour en jour en raison d’une crise économique sans précédent qui fragilise l’équilibre politique précaire du pays.

Cette crise est due à l’incurie des pouvoirs publics, profite au Hezbollah qui apporte une aide sociale aux populations chiites pauvres grâce à l’aide financière de l’Iran et au contrôle d’une partie de l’économie libanaise.

Une crise aggravée par l’explosion du port ;

Une situation qui ne mobilise plus guère l’Occident lassé des débats politiques libanais stériles mais surtout concentré sur ses propres difficultés liées à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique qu’elle a engendrée.

L’Europe cherche du Gaz et du pétrole quoiqu’il en coûte !

La seule lueur d’espoir est venue de l’accord conclu entre Israël et le Liban sur la délimitation des frontières maritimes qui permettra l’exploitation par le Liban des gisements de gaz de Karish et Cana et qui laisse entrevoir une amélioration des relations entre les deux pays.

Fondamental quand on sait que le Liban paie le prix fort de la création d’Israël et de l’exode des palestiniens qui l’a suivie.

Le Liban reste, malgré tout, la seule terre complètement libre pour les chrétiens au Moyen Orient.

C’est la raison pour laquelle le Liban concentre la plus grande part des efforts de notre association.

Je me rendrai à Beyrouth en décembre.

En Syrie : 350 000 morts – 13 millions de réfugiés – 14 millions de syriens dans l’extrême pauvreté.

Damans ne contrôle qu’environ 70% du territoire.

Une reconstruction estimée à 250 milliards de dollars.

Une normalisation lente avec les pays de la région.

En Irak : La situation des chrétiens est très difficile.

De 1,5 millions en 2003, les chrétiens en Irak sont aujourd’hui moins de 400 000 : Un effet collatéral de la guerre menée par les USA.

Un pays instable ou les chrétiens sont régulièrement la cible de violences et de discriminations.

Une lueur d’espoir avec le voyage du Pape : Les chrétiens sont considérés avec plus de respect. La restitution des biens volés par l’État Islamique a fait l’objet d’une loi votée en 2021.

Mais le pays reste paralysé sur le plan politique et l’avenir y est sombre.

En Égypte : Les persécutions contre les Coptes ne cessent pas comme en témoigne l’arrestation en janvier par les forces de sécurité de 9 coptes coupables d’avoir voulu rebâtir une église dans la région d’El Minya ou encore l’incendie d’une église copte au Caire en août dernier qui a fait 41 morts dont 18 enfants.

Le nouvel ordre mondial qui risque de sortir de la guerre en Ukraine pourrait aggraver cette situation :

La guerre en Ukraine porte en effet en germe un nouvel ordre mondial qui affaiblit l’Occident.

5,1 milliards d’hommes vivent dans des pays qui refusent de condamner la Russie et d’appliquer les sanctions décidées par les américains et les européens.

Cela ne signifie pas que ces pays approuvent la guerre, loin de là. Mais cela signifie qu’ils ne veulent pas du leadership occidental après les désastres de l’Afghanistan, de l’Irak ou de la Syrie.

La question n’est pas de savoir si la guerre menée par la Russie est légitime ou non ! La question est celle des conséquences pour l’Europe de ce conflit qui aurait dû être évité.

Les deux grandes questions stratégiques pour l’Europe aujourd’hui sont toujours celles de la domination économique de la Chine et de la persistance d’un totalitarisme islamique qui menace la paix sur son propre territoire et non celle d’une menace impérialiste russe imaginaire.

Le dégel des situations créées par la chute de l’URSS commence seulement : Crimée, Donbass, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan …

La réponse à ces crises ne peut pas être l’adhésion à l’OTAN et l’élargissement de l’Union Européenne à tout va !

Il faut stopper l’escalade militaire, forcer la Russie et l’Ukraine à négocier un accord de paix en sollicitant l’aide de la Chine et de l’Inde, engager un travail de fond sur la sécurité en Europe.

Tout autre stratégie est vouée à l’échec et risque de déboucher sur un conflit généralisé. »

A l’issue de son exposé, le président a répondu aux nombreuses questions de la salle, avant de rendre compte des activités de l’Association (voir l’article complémentaire)

 

 

 

 

 

AIDE HUMANITAIRE POUR LE LIBAN

Priorité à l’envoi de lait infantile et de médicaments et à la scolarisation des enfants des familles en détresse.

Le bureau de l’Association réuni autour de François Fillon le 17 mars s’est préoccupé de la gravité de la situation au Liban où 80% de la population vit désormais au-dessous du seuil de pauvreté, où les libanais se battent pour survivre entre pénuries généralisées (électricité, carburant, médicaments…) et un coût de la vie inaccessible même pour la classe moyenne, les conséquences de la guerre en Ukraine risquant de conduire à la famine : Le Liban est, après l’Egypte, un des pays les plus dépendants de l’Ukraine et de la Russie en matière alimentaire, il importe 66 % de son blé d’Ukraine et 12 % de Russie.

Dans cette situation inquiétante pour le peuple Libanais et pour l’avenir du seul pays multiconfessionnel de la Région, l’Association continue de consacrer l’intégralité de sa collecte (hélas trop modeste) auprès des adhérents et donateurs à une aide directe à des associations de terrain particulièrement investies dans l’aide aux familles en détresse : Notamment le Groupe de bénévoles « Drames et Miracles » constitué après l’explosion du Port de Beyrouth par la paroisse Saint Maron, quartier dévasté où la situation ne cesse d’empirer économiquement et socialement, La Cuisine de Maryam, Association fondée par le Père Hani Tawk, près du port de Beyrouth et la Conférence Saint-Vincent de Paul à Zahlé, chef-lieu de la Bekaa.

En 2021, une aide financière à l’achat de lait infantile a été versée directement début juin à deux associations et notre don à « Drames et Miracles » de la paroisse Saint Maron a permis le règlement de la scolarité annuelle de 32 enfants.

Désormais, l’aide financière ne suffit plus à l’achat de lait infantile ou de médicaments car il n’y en a plus sur place ou à des prix inaccessibles : l’aide humanitaire la plus concrète se fait donc par une chaine de solidarité (transport de valises) à laquelle nous participons activement : Ainsi, nous avons pu faire parvenir la veille de Noël des médicaments et 140 kg de lait 1er, 2ème et 3ème Age. En février, l’association a acheté 250 kg de lait infantile et collecté des médicaments qui sont acheminés sur place au fil des déplacements des personnes de bonne volonté.

Le Président Fillon et le bureau ont également souhaité poursuivre l’aide à la scolarisation des enfants dont les familles sont en grande précarité.

Merci à tous pour votre mobilisation et merci à l’Association Alsacienne André Sévin AAS68 qui organise une vente aux enchères caritative aux profits des enfants du Liban, en partenariat avec APCO : Vous trouverez prochainement les informations pour y participer sur nos comptes sociaux ! @AgirPourLaPaixAvecLesChretiensdOrient (Facebook)- @AgirEnOrient (Twitter)

Les enfants de Saint-Maron heureux d’être à l’école!