Concert exceptionnel : Musique et Solidarité, avec Hugues REINER, à l’initiative d’APCO

 

Hier soir, l’église Saint-Sulpice, la plus grande de Paris, comble pour l’occasion, a accueilli un concert éblouissant au profit de la formidable action humanitaire de « La Cuisine de Mariam » qui nourrit chaque jour à Beyrouth jusqu’à 5.000 démunis, sans aucune distinction.

Son créateur et « cuisinier en chef » le Père Hani TAWK, venu spécialement du Liban était aux côtés de François Fillon, Président d’APCO.

Hugues Reiner, époustouflant, a dirigé 500 choristes et musiciens dans un sublime Requiem de Mozart, captivant chaque spectateur pour faire de cette soirée un moment unique à la fois artistique et solidaire.

Le bénéfice significatif de cette soirée sera intégralement reversé à « La Cuisine de Mariam ».

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à faire de cet évènement un succès et un grand moment pour porter ensemble la cause de « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient »

Le Salut final de Hugues Reiner applaudi chaleureusement par Hani et Dounia TAWK et François et Penelope FILLON

 

 

Rapport moral présenté par François Fillon devant l’Assemblée Générale du 7 novembre 2024

 « La question des chrétiens d’Orient n’a jamais été autant d’actualité et en même temps aussi désespérée.

Un constat toujours plus dramatique chaque année.

Un sentiment cruel de répétition : La situation des chrétiens d’Orient s’est dégradée partout.

Arménie lentement étouffée par l’Azerbaïdjan (où est la mobilisation des Européens au regard de leur engagement en Ukraine ?)

Irak et Syrie : un chaos qui profite à l’Iran, qui est le principal sponsor du totalitarisme islamique dans le monde.

Liban qui est à nouveau entré dans la spirale de la guerre avec l’intervention israélienne.

Israël qui affirme chaque jour un peu plus son identité religieuse qui relègue les chrétiens dans un statut de citoyens de seconde zone.

Égypte où les discriminations contre les Coptes ne faiblit pas

Libye–Sahel sont désormais des zones quasi interdites aux chrétiens.

Dans le golf, seuls les Émirats arabes unis pratiquent une politique de liberté à l’égard de la communauté chrétienne.

En Arabie Saoudite, les chrétiens ne sont pas persécutés mais ils n’ont pas le droit à un libre exercice de leur culte.

Le conflit à Gaza exacerbe les antagonismes entre les musulmans et toutes les autres religions, alors même que les accords d’Abraham avaient laissé entrevoir une possibilité de coexistence pacifique des communautés.

En Europe, le totalitarisme islamique, notamment sous l’impulsion des frères musulmans, étend dangereusement son influence et pourrait atteindre un point de non-retour dans de nombreux territoires.

L’urgence est de faire cesser la guerre à Gaza et au Liban, mais aussi au Soudan et au Yémen, pour pouvoir reprendre les efforts de développement de la région.

Le principal obstacle à cet objectif est l’Iran qui étend son influence sur une grande partie de la région.

Les frappes d’Israël n’ont pas vraiment réduit la capacité de nuisance de l’Iran, qui n’est pas principalement militaire, mais politique à travers le soutien apporté à toutes les organisations islamiques, radicales chiites.

Si rien n’est fait, ces organisations vont poursuivre leur déstabilisation du Moyen-Orient et de l’Afrique et amplifier leur emprise sur les populations musulmanes en Europe.

C’est un danger mortel pour nos pays, nos valeurs, notre mode de vie, nos libertés.

Un danger qui dépasse de beaucoup celui de la Russie et du conflit ukrainien qui mobilise nos énergies et nos moyens.

L’élection de Trump peut-elle changer les choses ?

Sur le conflit en Ukraine certainement. Le bon sens devrait revenir et les voies d’une négociation se dégager.

Mais le mal est fait et ce conflit a créé les conditions d’un basculement des équilibres mondiaux au profit de la Chine, de l’Inde et paradoxalement de la Russie.

Le sommet de Kazan et les BRICS : Un mouvement profond que nous avons accéléré par notre arrogance et notre absence de réflexion stratégique.

Trump peut hâter la fin de cette guerre mais il ne peut pas réparer les dégâts dans les relations entre l’Europe et la Russie, ni bloquer la volonté des pays du Sud de se débarrasser de la tutelle occidentale.

À Riyad la semaine dernière, pour la première fois j’ai entendu des responsables du Sud critiquaient, dans une enceinte internationale, les dérive des démocraties occidentales, les mouvements LGBT et même la suprématie du dollar.

Nos modèles démocratiques ne font plus rêver une grande partie du monde qui les juge incapables de répondre à leurs besoins essentiels.

C’est un tournant historique !

Au Moyen-Orient, Trump peut reprendre le travail qu’il avait initié avec les accords d’Abraham, s’il parvient à raisonner le premier ministre israélien. Mais il n’aura pas beaucoup de prix sur l’Iran, sauf à entrer dans un conflit direct qui est peu probable.

Il ne faut donc pas s’attendre à des miracles dans la lutte contre le totalitarisme islamique qui laisse l’Europe seule face à ses responsabilités et les Chrétiens d’Orient toujours plus exposés.

Une situation qui justifie la poursuite et l’amplification de l’action de notre Association.

Une goutte d’eau dans cet océan de violence et de souffrance, mais on ne peut se résoudre à abandonner les chrétiens d’Orient à leur sort.

 

Les activités 2023 et 2024 de l’Association présentées par le Président François Fillon

A l’occasion de l’Assemblée Générale du 7 novembre 2024, François Fillon a rendu compte des activités de l’Association qu’il préside devant ses nombreux  membres réunis dans la salle paroissiale Saint Thomas d’Aquin à Paris.

« Je reviens tout d’abord sur l’année 2023 dont nous faisons aujourd’hui le bilan: Ce fut une année active et positive pour notre Association puisque nous avons atteint nos records -certes bien trop modestes- mais dans une belle dynamique : aussi bien en montant de la collecte, qu’en adhésions (89 membres)

Dès le 24 janvier, nous étions nombreux dans la salle de réunion de notre nouveau local pour partager ensemble pour la première fois la Galette des Rois : un moment convivial qui m’a permis de faire un point sur la situation des Chrétiens d’Orient et d’enregistrer une vidéo de mobilisation partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux.

– J’ai également saisi plusieurs opportunités pour parler de notre Association et « porter la parole » des Chrétiens d’Orient :

Le 7 février à Paris, je suis intervenu devant le Conseil des Assyro-Chaldéens de France

Le 16 Février, j’ai prononcé au Forum Mondial sur la Démocratie et la Paix à BERLIN une intervention que j’ai intitulée « Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient ».

Cette intervention publiée sur notre site internet et sur les réseaux sociaux a eu des retombées importantes en termes de notoriété : 150.000 vues, 2.500 visites de notre site et plusieurs dons et adhésions.

Je veux également évoquer les actions de promotion de la notoriété d’APCO et de la Cause que nous portons que constituent les concerts organisés par notre adhérent le chef d’orchestre Hugues Reiner : En 2023, il a dirigé 4 concerts placés sous le parrainage d’APCO : à l’Eglise de la Trinité, à Saint-Sulpice puis au Temple de Passy les 28 septembre et le 19 décembre.

Je précise qu’au début de chaque concert, Hugues me propose de prendre la parole ou fait lui-même une présentation de notre Association et de ses objectifs.

– La situation continuant à se dégrader dramatiquement sur le terrain, nous avons poursuivi nos actions d’aide humanitaire :

– En février à la suite du séisme meurtrier qui a frappé la Turquie et la Syrie, dévastant notamment la ville-martyre d’ALEP, nous avons apporté notre contribution au Fonds Spécial « Urgence Alep » mis en place par l’Œuvre d’Orient pour acheminer des couvertures et des biens de première nécessité.

– En Irak où le sort des Chrétiens demeure incertain : nous avons participé au programme de l’Œuvre d’Orient de construction de canaux d’irrigation dans le village d’Armash dans le Kurdistan Irakien au bénéfice des 37 familles du village, représentant près de 200 personnes.

Mais comme en 2022, nous avons décidé en 2023 de donner priorité aux actions humanitaires au Liban plongé durablement dans la pire crise de son histoire, en ciblant des associations que nous connaissons et où nous sommes surs que l’argent, ou les dons en nature, arrivent directement aux destinataires.

Nous avons continué à acheminer régulièrement du lait infantile et des médicaments aux associations aidées toujours dans le grand besoin : « Drames et Miracles » et « La cuisine de Mariam » à Beyrouth, l’Association Saint Vincent de Paul de Zahlé et aussi « la Voie de la Femme Libanaise », association du Nord de Beyrouth qui nous a lancé un SOS car elle manque de lait pour les 50 enfants de moins de 3 ans qu’elle accueille.

Nous avons fait parvenir en juillet, puis en novembre, une aide financière à « Drames et Miracles » pour mettre en place la rentrée scolaire puis aider les familles à financer la scolarité de 77 enfants de la paroisse Saint Maron à Beyrouth.

En fonction de nos disponibilités, nous avons également adressé une aide financière au Père Hani pour la « Cuisine de Mariam » et à la Voie de la Femme Libanaise pour financer le Noël des enfants.

Hélas, nos envois en nature très attendus par nos bénéficiaires sont devenus compliqués après l’attaque du 7 octobre et la situation d’extrême tension qui en a immédiatement résulté : beaucoup de nos contacts ont annulé leur voyage au Liban durant le dernier trimestre 2023 et seules 3 valises acheminant du lait et un maximum de médicaments ont pu arriver à Beyrouth avant Noël.

Et la situation est encore plus difficile cette année.

« L’année 2024 a commencé pour notre association autour de notre désormais traditionnelle galette des Rois le 17 janvier : nous sommes retrouvés nombreux et motivés puisque beaucoup d’entre vous ont renouvelé leur cotisation dès ce jour-là ! cela a été pour moi l’occasion de faire un point de la situation au Liban et d’enregistrer une vidéo d’appel aux dons.

L’offensive déclenchée par Israël au Liban en réponse aux attaques du Hezbollah contre son territoire venant ajouter aux souffrances du peuple libanais, je me suis exprimé à plusieurs reprises en tant que président d’APCO pour sensibiliser aux conséquences d’un effondrement du Liban pour le Moyen-Orient, comme pour le continent européen :

-Dans une Tribune publiée le 30 septembre : « La France doit assumer son histoire avec le Liban »

-Lors de la Conférence intitulée « Les Chrétiens d’Orient et le Liban, piliers de la Paix au Levant » que j’ai donnée le 17 octobre, à la paroisse maronite Saints-Sauveur-et-Maroun d’Issy-les-Moulineaux devant une assistance très concernée de plus de 250 personnes, dont plusieurs d’entre vous.

J’ai évoqué la question des Chrétiens d’Orient avec le président des Emirats Arabes Unis en septembre et avec plusieurs dirigeants de Bahreïn la semaine dernière. Je vais poursuivre cet effort en 2025.

Sur le plan humanitaire, nous avons poursuivi au premier semestre nos actions en faveur des associations que nous aidons : les liens que nous avons tissés permettent de mieux cibler les besoins et d’être le plus efficaces possible dans la limite de nos moyens :

Envois de médicaments et de lait pour nourrissons dès que nous avons une possibilité de transport ;

– Contribution au financement de la scolarisation des enfants de la paroisse Saint Maron ;

Appui financier à « la Cuisine de Mariam » du Père Hani au port de Beyrouth.

Comme chaque année, nous avons fait en juillet un don pour les Chrétiens d’Irak pour financer un projet original mais très concret porté par l’Œuvre d’Orient pour deux villages du Kurdistan irakien dont l’alimentation et les revenus proviennent de l’élevage de poulets, détruit par un virus mortel. L’évêque chaldéen de ce diocèse a adressé une demande urgente pour soutenir le rachat de poules pour offrir 20 poules à chacune des 54 familles en grande situation de vulnérabilité et qui font parties des dernières familles chrétiennes encore présentes dans le pays.

-La situation au Liban est dramatique : A la gravité de la crise économique et sociale, s’ajoute l’afflux de plus d’un million de déplacés venus du Sud en raison du conflit Hezbollah-Israël et les associations d’aide humanitaire, notamment chrétiennes, sont dépassées et désemparées.

Dans ce contexte, nous allons nous mobiliser jusqu’à la fin de l’année pour concentrer nos aides -hélas trop modestes- sur Beyrouth.

Le 24 septembre, j’ai rencontré longuement le Père Hani et sa femme Dounia dans les locaux d’APCO. J’ai été impressionné par leur personnalité et par leur action : Ils font un travail considérable offrant jusqu’à 4000 repas chauds par jour aux plus démunis, sans aucune distinction. Ils leur apportent également un soutien médical et psychique.

Nous avons évoqué la situation inquiétante du Liban et l’angoisse qui est celle des libanais dont le Père Hani a souligné l’attachement à la France. Nous leur avons remis une valise de médicaments et du lait infantile et une enveloppe en espèces (les virements pour le Liban sont stoppés par notre banque).

Le Père Hani a besoin de nous car de gros donateurs -notamment CMA-CGM et la Région Ile de France- ont financé la construction de nouveaux locaux pour abriter la Cuisine et un dispensaire, mais comme il me l’a dit : « on m’a offert une Ferrari mais je n’ai pas d’essence pour mettre dans le moteur »

Nous avons bien conscience qu’il nous faudrait changer d’échelle : j’avais pris contact avec Rodolphe SAADE pour participer à un conteneur humanitaire mais ce n’est pas possible en raison des problèmes de dédouanement des produits dont le Père Hani a besoin : médicaments, matériel médical et lait infantile. Seul l’acheminement aérien est sûr : je lance donc un appel à chacun d’entre vous pour nous signaler tout « transporteur » éventuel pour Beyrouth et mieux tout avion privé pour cette destination qui nous permettrait de charger un maximum de dons comme nous l’avions fait fin 2022.

Par ailleurs, nous voulons augmenter notre soutien financier qui permet d’acheter les produits disponibles sur place : Dounia, épouse du Père Hani, reviendra à Paris dès que possible pour chercher ce soutien mais il est indispensable que nous changions de banque pour reprendre nos virements réguliers : je vais régler ce problème avec notre trésorier.

Dans l’objectif de collecter des fonds, notre ami Hugues Reiner dont je souligne l’engagement désintéressé à nos côtés, a programmé un Concert grand public à l’Eglise Saint-Sulpice le 11 décembre prochain. Il dirigera le Requiem de Mozart entouré de 300 choristes bénévoles qu’il a recrutés dans toute l’Ile de France : Tarif unique 20€.

L’intégralité des bénéfices sera versée à « la cuisine de Mariam ».

Vous pouvez faire vos réservations directement auprès d’APCO : je compte sur vous pour venir nombreux et diffuser l’information autour de vous. »

Le Président donne la parole à Hugues Reiner qui présente ce concert et les conditions dans lesquelles il recrute un maximum de choristes, de solistes et de musiciens bénévoles. Ils ont sensibles à la Cause soutenue et Hugues espère que l’église Saint-Sulpice sera bien remplie.

Les affiches et flyers du Concert sont à la disposition des membres qui peuvent également acheter les tickets d’entrée à l’occasion de cette AG. De nombreux participants réservent d’ores et déjà leur place et vont assurer la diffusion de l’évènement.

Le Président a ensuite répondu aux questions des adhérents et le dialogue s’est poursuivi autour d’un verre de l’amitié très convivial.

 

« La défense des chrétiens d’Orient et du pluralisme de l’Etat libanais est une Cause majeure, un enjeu vital pour les européens »

« Les Chrétiens d’Orient et le Liban : Piliers de la Paix au Levant »

C’est devant un public nombreux et captivé et en présence de personnalités très concernées que François Fillon s’est longuement exprimé jeudi 17 octobre à l’invitation de la Paroisse Saint-Maroun d’Issy-les-Moulineaux:

« Je suis ici en tant que président de l’association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient »

J’ai quitté la vie publique et je ne m’exprime pas au nom d’un parti, d’un camp.

Je ne suis pas là pour juger ou pour donner des leçons mais pour chercher avec vous les moyens de venir en aide aux chrétiens d’orient et pour alerter sur les conséquences dramatiques des évènements du Proche-Orient sur notre propre avenir à nous européens.

On a l’habitude de dire en Occident que la sécurité d’Israël ne se négocie pas car on parle d’un peuple qui a subi un génocide de nos propres mains et qui joue chaque jour sa survie en tant que nation depuis sa création en 1948.

Mais je voudrais dire que la sécurité du Liban non plus ne se négocie pas car on parle d’une nation qui incarne quasiment seule au Moyen-Orient l’espoir d’une cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans, d’une nation dont l’existence est menacée depuis l’arrivée massive des réfugiés palestiniens à la création de l’Etat d’Israël.

Il n’y a pas de hiérarchie entre ces deux exigences vitales.

Il n’y a pas une cause qui vaudrait plus qu’une autre.

« La question palestinienne est réelle.

Notre incapacité à imposer une solution équitable à ce conflit depuis 1948 est une honte.

Pour autant ce n’est certainement pas le sort des palestiniens qui anime les talibans afghans, les mollahs iraniens, les fondateurs d’Al Quaida ou de l’Etat Islamique en Irak et au Levant.

Ce n’est pas le sort des palestiniens qui anime les mouvements islamiques radicaux en Asie du Sud Est, Au Sahel, en Afrique Occidentale.

Ce n’est pas le sort des palestiniens qui anime les prêcheurs de haine et les théoriciens du séparatisme jusqu’au cœur de l’Europe occidentale.

Non c’est un projet politique global inspiré par une pratique sectaire de la religion musulmane qui vise à l’instauration d’un pouvoir totalitaire partout où les circonstances et les équilibres démographiques le permettent.

Le Liban est un laboratoire en grandeur réelle de cette prise de pouvoir.

La lutte contre Israël et pour la cause palestinienne n’est qu’un prétexte pour dominer le Liban et y assoir un pouvoir islamique totalitaire à l’image de celui du voisin iranien.

C’est la raison pour laquelle la défense des chrétiens d’Orient et du pluralisme de l’Etat libanais est une cause majeure, un enjeu vital pour les européens.

L’effondrement du Liban, son passage sous la coupe des islamiques totalitaires aux cotés de l’Iran des Mollahs, de ses vassaux syriens et irakiens ne pourrait qu’accélérer la vitesse de cette vague islamique totalitaire qui s’attaquera demain à l’Egypte, au Sahel, à une grande partie de l’Afrique et pour finir à l’Europe.

En défendant les chrétiens d’Orient et singulièrement ceux du Liban nous défendons la paix, nos valeurs occidentales, notre sécurité et notre liberté.

Nous n’avons pas le droit de laisser Israël submergé par ses ennemis mais nous n’avons pas le droit non plus de laisser tomber le Liban qui ne saurait exister sans la présence des chrétiens. « 

François FILLON: « La France doit assumer son histoire avec le Liban

L’offensive déclenchée par Israël au Liban en réponse aux attaques du Hezbollah contre son territoire vient ajouter aux souffrances du peuple libanais. Si la sécurité d’Israël n’est pas négociable, celle du Liban non plus ! En multipliant les actes terroristes contre Israël et ses alliés, le Hezbollah s’est exposé aux représailles qui viennent de décapiter sa direction.

La France n’oublie pas le lâche attentat du Drakkar en 1983 contre les forces françaises qui étaient engagées dans une opération internationale à haut risque pour tenter de mettre fin aux affrontements entre chrétiens et musulmans pro-palestinien.

L’existence d’une force militaire du Hezbollah échappant au contrôle du gouvernement libanais ne pouvait que conduire au drame d’aujourd’hui.

Mais le peuple libanais ne peut plus être la victime impuissante des crises du Moyen-Orient. Après la guerre civile, les occupations successives d’Israël et de la Syrie, l’arrivée de plus de deux millions de réfugiés syriens, l’explosion du port de Beyrouth et l’effondrement de son économie, le Liban vit un martyr insoutenable.

Cette nouvelle épreuve qui pourrait marquer la fin du seul pays du Moyen Orient où chrétiens et musulmans tentaient de vivre ensemble doit forcer la communauté internationale à agir. Vis-à-vis de l’Iran qui doit être dissuadé de toute velléité de riposte. Vis-à-vis d’Israël qui ne peut pas survivre au milieu d’un champ de ruines.

La France a un rôle particulier à jouer pour relever ces défis. Elle doit assumer son histoire avec le Liban et retrouver sa singularité pour parler à tous les acteurs de cette tragédie.

La France ne doit pas avoir d’à priori. Elle ne doit pas se ranger derrière la diplomatie américaine qui n’a fait qu’aggraver la situation du Liban avec la destruction de l’Irak et le manichéisme de sa politique à l’égard de la Syrie. Elle ne doit pas plus s’effacer derrière une diplomatie européenne illisible et peu légitime. Le Liban a besoin de la France pour parler avec l’Iran, avec la Syrie qui doit créer les conditions du retour de ses réfugiés qui déstabilisent le pays par leur nombre, avec Israël qui doit se retenir d’entrer une nouvelle fois au Liban au risque de la destruction de ce pays et du fragile symbole qu’il représente au Moyen-Orient.

Les dirigeants européens assurent qu’une défaite de l’Ukraine aurait des conséquences tragiques pour l’Europe mais ont-ils bien mesuré qu’un effondrement du Liban signifierait la fin du seul modèle de cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans. Qui ne voit les conséquences d’une telle tragédie pour le Moyen-Orient comme pour le continent européen !

Ce combat doit être le nôtre parce qu’il est juste mais aussi parce qu’il conditionne notre propre avenir. L’association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » œuvre modestement dans ce sens. Elle a plus que jamais besoin de votre soutien pour amplifier l’aide humanitaire au Liban et pour faire entendre cette voix tellement minoritaire au Moyen-Orient de la tolérance et du respect des minorités.

Rencontre marquante entre François Fillon et le Père Hani Tawk

Le Père Hani Tawk a créé la cuisine de Mariam dans des locaux de fortune après l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, pour offrir un repas aux plus démunis, sans aucune distinction.

Porté par sa Foi et son courage, sa bienveillance et l’amour des autres, épaulé par son irremplaçable épouse Dounia, le Père Hani est une figure emblématique de l’aide humanitaire au Liban et l’incarnation de la charité Chrétienne.

Aujourd’hui, dans le quartier de la Quarantaine à Beyrouth, c’est un miracle quotidien : Dans des locaux neufs financés par de généreux mécènes, la cantine de Mariam sert 1500 repas chauds aux plus pauvres et en distribue à des kilomètres aux alentours à ceux qui en ont le plus besoin. Le Père Hani, son épouse et les bénévoles qui les entourent apportent également un soutien médical et psychologique aux personnes en détresse.

Notre association APCO aide depuis l’origine la cantine de Mariam en apportant sa modeste contribution financière, mais aussi par l’envoi de médicaments et de lait infantile.

Notre président, François Fillon a longuement dialogué avec le Père Hani et Dounia lors d’une rencontre émouvante et enrichissante dans les locaux d’APCO mardi 24 septembre.

Ils ont bien entendu évoqué la situation inquiétante du Liban et l’angoisse qui est celle des libanais dont le Père Hani a souligné l’attachement à la France.

Ils ont également recherché ensemble les moyens d’amplifier l’aide d’APCO dans les mois à venir.

Nous comptons sur vous  🙏    

Ci-dessous l’appel (vidéo) de François Fillon et du Père Hani  👇

https://www.facebook.com/share/v/XpfC689odoiw95zP/?mibextid=WC7FNe

Lettre du Président aux adhérents et donateurs : Bilan et projets en cette mi-année 2024

« Chers adhérents, chers donateurs, chers amis,

J’ai été heureux de rencontrer nombre d’entre vous à l’occasion de notre galette des Rois de janvier, puis lors du concert donné par Hugues Reiner sous le parrainage d’APCO en l’église Saint-Honoré d’Eylau le 20 mars dernier : de belles occasions qui permettent de faire connaître notre Association et de soutenir la Cause que nous portons.

À mi-parcours de cette année 2024, je souhaite faire avec vous un point de nos activités.

L’essentiel de notre collecte -encore trop modeste- a été consacré au Liban où l’effondrement politique, économique et social et la situation régionale explosive mettent en péril la communauté chrétienne et le message singulier de pluralisme et de liberté porté par le Pays du Cèdre.

Nous poursuivons nos actions en faveur des associations que nous aidons depuis le début de la crise sans précédent qui a plongé 80 % de la population dans la pauvreté : Envois réguliers de médicaments et de lait pour nourrissons, contribution au financement de la scolarisation des enfants de la paroisse Saint Maron et appui financier à la cantine de Maryam du Père Hani au port de Beyrouth.

Nous n’oublions pas le sort incertain des derniers chrétiens d’Irak en participant à un projet en leur faveur conduit par l’Œuvre d’Orient.

Ensemble, nous allons poursuivre et, je l’espère, amplifier nos actions sur le terrain dans les mois qui viennent.

Et nous allons continuer à faire connaître notre association et à promouvoir la belle Cause que je porte avec vous : « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient ».

Je vous invite dès à présent à noter deux événements que nous organisons en liaison avec la paroisse maronite Saints-Sauveur-et-Maroun, en son église d’Issy-les-Moulineaux

  • Le 17 octobre, je donnerai une conférence consacrée au Liban ;
  • Le 7 novembre, notre ami Hugues Reiner nous offrira un récital.

J’exprime ma profonde reconnaissance à tous ceux d’entre vous qui ont d’ores et déjà renouvelé leur engagement à nos côtés, comme à ceux qui nous ont rejoint cette année. Je remercie par avance ceux qui vont confirmer leur soutien dans les mois qui viennent.

C’est grâce à votre générosité et à votre dévouement que notre Association poursuivra inlassablement ses efforts pour défendre la présence des Chrétiens sur leurs terres et pour démontrer la force de la tolérance et du respect des minorités dans la lutte contre la violence et son prolongement ultime : la guerre.

Avec toute ma gratitude,

Bien cordialement

François FILLON

L’appel à la mobilisation de François Fillon pour 2024

Notre président François Fillon a présenté ses vœux aux adhérents réunis mercredi 17 janvier pour partager la traditionnelle galette des Rois dans la convivialité et l’amitié.

Après avoir évoqué la situation dramatique sur le terrain des chrétiens d’Orient victimes de la montée du totalitarisme islamique et de l’intolérance, François Fillon a formulé pour eux des vœux de Bonheur et de Paix et lancé un appel à la générosité

Les activités 2022 et 2023 de l’Association présentées par le Président François Fillon

A l’occasion de l’Assemblée générale du 7 novembre 2023, François Fillon a rendu compte des activités de l’Association qu’il préside devant ses membres réunis dans la salle paroissiale Saint Thomas d’Aquin à Paris : Il a souligné la progression sensible du nombre d’adhérents et les a remerciés chaleureusement en soulignant que l’Association, fidèle à la règle qu’elle s’est fixée, fonctionne grâce au bénévolat et consacre l’intégralité des contributions des adhérents à des dons humanitaires et des actions sur le terrain, et à la promotion de la Cause que nous portons.

Les activités 2022 :

« Le Liban est hélas plongé durablement dans la pire crise de son histoire : 80% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et l’élite notamment chrétienne a massivement émigré.

Devant cette situation, comme en 2021, nous avons décidé en 2022 de continuer à donner priorité aux actions humanitaires au Liban, en ciblant des associations ou des actions de terrain où nous sommes surs que l’argent ou les dons en nature arrivent directement aux destinataires.

-Le groupe de bénévoles « Drames et Miracles » de la paroisse Saint Maron constitué après l’explosion du Port de Beyrouth qui finance la scolarisation dans des écoles chrétiennes de 77 enfants et aide 183 familles en grande difficulté.

– « La cuisine de Maryam » : Fondée et gérée par le Père Hani Tawk, prêtre maronite, figure emblématique de l’aide humanitaire qui nourrit plus de 800 familles au port de Beyrouth. Il est venu en octobre à Paris et a souhaité venir nous saluer au bureau d’APCO : Elizabeth Dobelle nous fera un compte-rendu de cette rencontre marquante

– L’Association Saint Vincent de Paul de ZALHE chef-lieu de la Bekaa où le nombre de familles qui viennent chercher une aide alimentaire augmente chaque semaine, 350 enfants de moins de 3 ans étant pris en charge.

Nous avons également pu faire parvenir des dons en nature au père Nasrallah à QAA dans le Nord agricole près de la Syrie qui manque de tout.

-La chaîne de solidarité mise en place pour acheminer du lait infantile et des médicaments a fonctionné régulièrement grâce aux bonnes volontés de voyageurs, souvent franco-libanais. Ainsi, nous avons livré en 2022 plus de 500 kg de lait en poudre pour nourrissons et bébés et plusieurs valises de médicaments.

– En complément de notre aide en nature, nous avons adressé une aide financière à « Drames et Miracles » pour la scolarisation des enfants ;          Et un don au Père Hani, pour l’achat de denrées alimentaires de première nécessité pour « la cuisine de Maryam »

– Parallèlement, nous avons maintenu en 2022 notre participation au programme de l’Œuvre d’Orient d’octroi de bourses pour la formation de 10 étudiants-infirmiers à la Fondation des Sciences Infirmières de Beyrouth (Université Saint Joseph)

– Enfin, pour marquer notre solidarité aux Chrétiens d’Irak, nous avons financé l’équipement informatique d’une école pauvre de la vallée de Nala dans le Kurdistan irakien que l’œuvre d’Orient s’efforce de maintenir en fonctionnement. »

Le Président a conclu ce bilan 2022, en informant l’Assemblée de la concrétisation du projet plusieurs fois évoqué de location d’un local pour faciliter les activités et les contacts de l’Association : la solution la moins onéreuse a été la location d’un petit bureau dans un espace de coworking, situé Rue Mathurin Régnier à Paris 15eme à compter du 1er décembre.            Le loyer est réglé sans toucher à la collecte mais en puisant dans le fonds de réserve initial constitué lors du lancement de l’Association et avant son ouverture aux adhérents et par une participation personnelle des 5 membres du bureau.

Les activités 2023:

« L’année 2023 a commencé positivement pour APCO puisque dés le 24 janvier, nous nous sommes retrouvés nombreux pour partager la Galette des Rois : un moment convivial qui m’a permis de faire un point sur la situation des Chrétiens d’Orient et d’enregistrer une vidéo d’appel aux dons, support d’une campagne de crowdfunding sur Facebook : si cet appel n’a pas été financièrement très productif, il a été efficace en terme de notoriété puisque notre site a enregistré 3000 visiteurs supplémentaires en 8 jours – dont 80% de nouveaux-  et il semble que ce soit ainsi qu’Hugues Reiner nous a connus !

– En ce début d’année, j’ai saisi plusieurs opportunités pour parler de notre Association et « porter la parole » des Chrétiens d’Orient : 

Le 7 février à Paris, je suis intervenu devant le Conseil des Assyro-Chaldéens de France où j’ai reçu un prix pour mon engagement pour la Cause des Chrétiens d’Orient : je le partage avec chacun d’entre vous.

Le 16 Février, j’ai prononcé au Forum Mondial sur la Démocratie et la Paix à BERLIN une intervention que j’ai intitulée « Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient ». Cette intervention publiée sur notre site internet et sur les réseaux sociaux a eu des retombées importantes en termes de notoriété : 150.000 vues sur les réseaux sociaux, 2500 visites de notre site internet, dont 90% de nouveaux visiteurs et a également induit plusieurs dons et adhésions.

– La situation continuant à se dégrader dramatiquement sur le terrain, nous avons poursuivi nos actions d’aide humanitaire :

– Le 6 février un violent séisme a frappé la Turquie et la Syrie, faisant des dizaines de milliers de victimes et de sans abri. Ce séisme a notamment dévasté la ville-martyre d’ALEP, déjà détruite par l’Etat islamique et 10 années de guerre dans un secteur délaissé par les ONG et la communauté internationale. Nous avons immédiatement apporté notre contribution au Fonds Spécial « Urgence Alep » mis en place par l’Œuvre d’Orient qui a acheminé par camions des couvertures et des biens de première nécessité aux communautés chrétiennes sur place qui viennent en aide aux sinistrés sans distinction.

– Fin juin, nous avons fait parvenir une aide financière au Père Hani pour la « Cantine de Maryam » ainsi qu’à « Drames et Miracles » pour préparer la rentrée scolaire. Notre adhérente sur place Muriel TYAN nous a fait part de l’aggravation de la situation et de leur impossibilité de trouver le financement nécessaire pour payer, désormais obligatoirement en Dollars, la scolarité des 77 enfants. En fonction de nos moyens, nous leur adresserons une aide complémentaire dès que possible.

– Parallèlement, nous avons continué à acheminer du lait infantile et des médicaments aux associations aidées qui sont toujours dans la plus grande difficulté :  Nous avons ajouté depuis mai un destinataire supplémentaire : « la Voie de la Femme Libanaise », association du Nord de Beyrouth qui nous a lancé un SOS car elle manque de lait pour les 50 enfants de moins de 3 ans qu’elle accueille.

Nous nous efforçons de cibler de petites structures qui ne touchent ni subventions, ni aide des grandes ONG et qui fonctionnent de façon transparente.

Plusieurs départs de valises de lait et médicaments étaient programmés pour la fin octobre (période de Toussaint) mais tous nos contacts ont annulé leur voyage au Liban en raison de la situation extrêmement tendue et des craintes d’embrasement de la région … Notre action de dons en nature est donc à l’arrêt.

– Nous n’oublions pas l’Irak où hélas l’inquiétude sur le sort des Chrétiens empire et où Monseigneur Sakho, patriarche de l’église chaldéenne, a été contraint de se réfugier à Erbil : nous avons participé au projet porter par l’Œuvre d’Orient d’implantation d’activités à Mala Barwan, village délaissé du Kurdistan où 52 familles chrétiennes sont installées et tentent de vivre (elles étaient plus de 80 en 2015).

Enfin, je voudrais terminer ce rapport en vous parlant d’une rencontre marquante pour APCO, celle que nous avons faite, à sa demande, avec le célèbre chef d’orchestre Hugues Reiner qui a souhaité s’investir à nos côtés pour la Cause que nous portons et pour la promotion de la notoriété de notre Association dont il est désormais adhérent. Il a d’ores et déjà dirigé deux magnifiques concerts à l’Eglise de la Trinité et à Saint-Sulpice qu’il a placé sous le parrainage d’APCO, et donné, avec le talentueux ténor Joachim Bresson, un récital à notre bénéfice le 28 septembre au Temple de Passy où vous étiez présents nombreux et je vous en remercie. Il a la tête pleine de projets dont il va vous parler »

Le Président conclut son rapport en remerciant chaleureusement les adhérents de leur engagement, de leur générosité et de leur disponibilité. Il les appelle à la mobilisation car les besoins sont immenses et la situation des Chrétiens d’Orient l’inquiète chaque jour un peu plus.

Puis il donne la parole à l’Assemblée et un dialogue enrichissant s’instaure.  Nous résumons ici les interventions marquantes de trois personnalités, membres de l’Association :

Alexandra MARTIN, Député des Alpes Maritimes et Vice-Présidente du Groupe d’amitié France-Arménie a évoqué avec passion sa mobilisation pour l’Arménie: 

« L’Arménie est une « église nation » selon la formule de l’historien Jean-Pierre Mahé. Premier pays à avoir adopté le christianisme, l’Arménie a connu tant de troubles, un génocide en trois étapes dont la plus connue est celle de 1915.

Depuis la fin de la guerre des 44 jours en 2020 entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le cessez-le-feu mis en place sous la médiation de la Russie n’a cessé d’être violé par les Azéris aidés dans leur funeste ambition par la Turquie.

En septembre de l’année dernière une offensive de soldats azéris a touché un village en plein cœur du territoire pourtant souverain de l’Arménie.     Dès cette période je me suis mobilisée au sein de mon groupe parlementaire et de l’assemblée pour que la voix des arméniens soit entendue. Le couloir de Latchine reliant l’Arménie au Haut Karabagh a ensuite fait l’objet d’un blocus immonde de plus de 9 mois privant les 120 000 habitants arméniens de cette terre de tout l’essentiel. Affamés et affaiblis ils ont dû admettre leur reddition le 20 septembre denier après deux jours d’offensive militaires azérie

Aujourd’hui ce sont 100 000 arméniens qui ont dû quitter leur terre, leur maison, leur vie pour se réfugier en Arménie. Et le silence de la communauté européenne sans doute empêtrée dans ses achats de gaz à l’Azerbaïdjan et de la France qui n’a pas permis de mobiliser l’opinion publique.

Et pourtant défendre l’Arménie qui plus que jamais doit craindre une nouvelle offensive azérie sur ses terres, c’est nous défendre nous-mêmes. C’est défendre notre civilisation judéo-chrétienne dans un moment où elle est particulièrement une cible partout dans le monde. Je reste plus que jamais mobilisée pour aider l’Arménie à se défendre et à se tourner vers l’avenir.

Mon adhésion à l’association Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient m’a ainsi également paru évidente. »

 

Elizabeth DOBELLE, diplomate en retraite et fidèle adhérente, a partagé sa rencontre marquante avec le Père Hani TAWK et son épouse Dounia au bureau d’APCO le jeudi 5 octobre.

« Le Père Hani est un prêtre chrétien maronite, professeur de philosophie arabe et de sciences politiques et son épouse est thérapeute familiale.          Au lendemain de la désastreuse explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth, le Père Hani a mis en veille ses activités spirituelles pour se consacrer aux plus vulnérables. Il a conçu dans un garage désaffecté situé près du port une cantine populaire qui distribue de l’aide alimentaire d’urgence. La cuisine de Maryam est ainsi née : Actuellement, plus de 800 repas chauds par jour sont cuisinés sur place et offerts à des nécessiteux toute confession confondue. Ce lieu est devenu non seulement une cantine populaire mais aussi un lieu d’échanges et de réconfort pour les populations traumatisées et démunies par l’explosion mais aussi par la situation politique qui se dégrade jour après jour.

Son activité fonctionne grâce aux dons généreux de libanais mais aussi de français. Elle ne se limite pas seulement à de l’aide alimentaire mais elle fournit des aides à des familles en grande précarité. Il a saisi cette occasion pour exprimer toute sa gratitude à l’ensemble des membres de notre association pour ses contributions : envois de lait infantile, de médicaments et d’espèces.

Pour créer un véritable centre d’accueil pour les plus démunis avec installation d’un dispensaire, le Père Hani a obtenu un terrain mitoyen du centre actuel et la Présidente de la région Ile de France (qui lui a rendu visite) finance à hauteur de 100.000 euros les travaux en cours.

Enfin, pour avoir une idée du contexte économique dans lequel la population libanaise essaie de survivre, l’inflation se situe autour de 190%, la dévaluation de la livre libanaise oscille autour de 90%, le salaire mensuel minimum autour de 80 $us (au niveau du Bangladesh) …

Au cours de cet échange qui se situait pourtant avant l’attaque du Hamas le 7 octobre, le Père Hani n’a pas caché son inquiétude sur la situation politique qui prévaut au Liban. En effet, outre la crise institutionnelle, l’arrivée massive de réfugiés syriens, pour certains armés, et les activités du Hezbollah menacent la paix.

La rencontre s’est terminée sur une note optimiste : pourquoi ne pourrions-nous pas organiser un récital avec le Maître Hugues REINER, dans la Vallée Sainte d’où le Père Hani est originaire, ou à défaut dans une église à Beyrouth. »

Le Père Hani et son épouse qui étaient en France pour collecter de l’aide ont dû rentrer en urgence au Liban en raison des évènements. Ils sont cependant repartis avec une valise de lait infantile et des médicaments fournis par APCO.

Hugues REINER, chef d’orchestre renommé et chef de chœur a pris la parole pour indiquer les raisons de son adhésion à « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient », précisément parce que c’est une Association modeste dont il partage totalement les engagements et qu’il a toujours porté dans sa vie des causes difficiles dans les circonstances les plus improbables : Ainsi dans les ruines de Sarajevo à l’automne 1993 (où il avait rencontré notre Président), il reconstitue un orchestre avec des musiciens bosniaques, croates et serbes …

Hugues Reiner indique qu’il se consacre désormais beaucoup à la composition et qu’ainsi il a composé cette année sa « Messe Sainte Thérèse de Lisieux », placée sous le Parrainage d’APCO qu’il a dirigée le 9 mai à l’Eglise Saint Sulpice…

Il annonce la présentation d’un prochain Concert Lyrique le mardi 19 décembre au Temple de Passy. Ce concert exceptionnel où il dirigera sa « Cantate pour ténor et chœur sur un texte de Charles de Gaulle » est placé sous le parrainage d’APCO, avec le soutien de la Fondation Charles de Gaulle ». Il invite tous les adhérents à y assister avec leurs proches.

 

Rapport moral présenté par François Fillon, devant l’Assemblée Générale du 7 novembre 2023

« Les Chrétiens d’Orient risquent d’être une nouvelle fois les victimes collatérales de l’affrontement entre l’Occident et le totalitarisme Islamique »

Après avoir rappelé les objectifs de l’Association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » : Porter la parole des chrétiens d’Orient pour que leur Cause ne tombe pas dans l’oubli et leur apporter une aide concrète sur le terrain pour leur permettre de rester vivre dans leur pays,

Le Président François Fillon a développé une analyse approfondie de la situation au Moyen Orient et de ses conséquences incalculables :

« La situation au Moyen-Orient vient hélas confirmer mes craintes et les analyses que j’ai déjà et à plusieurs reprises formulées devant vous.

L’insoutenable massacre perpétré par le Hamas n’est pas un acte isolé d’un groupe terroriste égaré et minoritaire. Il est l’expression la plus violente, la plus extrême d’un mouvement profond qui menace la paix du monde et que j’ai qualifié dès 2016 de « totalitarisme islamique ».

Certes le Hamas se nourrit de la désespérance des palestiniens dont l’occident avait fini par oublier le sort. Mais le combat du Hamas est beaucoup plus large que la seule question palestinienne, il s’inscrit comme celui d’Al-Qaeda, de l’Etat islamique en Irak et au Levant et des frères musulmans dans un projet global d’instauration dans une large partie du monde, d’un régime totalitaire grossièrement peint aux couleurs de l’islam.

Aveuglés par notre arrogance, distraits par nos débats absurdes sur le wokisme ou la négation des genres, obnubilés par une menace russe surestimée nous avions oublié l’essentiel : la progression continue de l’islamisme radical, du sud-est asiatique à l’Afrique occidentale en passant par la Seine Saint Denis, Molenbeek et Birmingham.

La force de ce mouvement totalitaire se mesure à l’ampleur des manifestations anti israélienne dans le monde et à la gêne diplomatique de la plupart des gouvernements des pays du Sud qui n’osent pas affronter leurs opinions en condamnant sans ambiguïté les crimes odieux commis le 7 octobre.

Aujourd’hui nous sommes au bord d’un conflit régional majeur au Moyen-Orient dont les conséquences sont incalculables.

L’Iran, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah au Liban, les Houthi au Yémen n’attendent qu’une occasion pour entrer dans le conflit directement ou par procuration.

La France et l’Europe n’ont quasiment plus aucune influence sur ces acteurs. Quant aux États-Unis, ils n’existent guère que par leur puissance militaire déployée dans la région.

Mais leur engagement direct dans le conflit ne ferait que creuser encore un peu plus le fossé qui sépare désormais l’occident du Sud global qui n’a rien d’autre en commun que notre détestation.

Comment en est-on arrivé là ?

En laissant pourrir la question palestinienne.

En détruisant l’Etat irakien.

En laissant le champ libre à la Russie et à la Turquie en Syrie.

En abandonnant l’Afghanistan aux Talibans après 15 ans de combat pour rien.

Mais surtout en refusant de voir monter le danger totalitaire islamique que nous avons cru circonscrit à quelques mouvements extrémistes alors qu’il rencontrait un écho favorable auprès de millions de musulmans à travers le monde.

En abandonnant les chrétiens d’Orient à leur sort, eux qui constituaient souvent des éléments d’équilibre entre les communautés présentes au moyen orient.

Le désintérêt de l’occident pour les chrétiens d’Orient a envoyé un signal de faiblesse qui laisse penser que nous ne nous battrons pas pour défendre notre civilisation.

La difficulté aujourd’hui réside dans le fait que nous n’avons plus guère d’alliés en dehors du cercle occidental.

Le conflit en Ukraine, la rivalité sino-américaine nous privent d’interlocuteurs capables de contenir l’Iran ou la Turquie.

La politique étrangère ne peut pas consister à ne parler qu’aux États qui partagent nos valeurs.

On peut condamner la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine sans pour autant refuser de voir l’existence du problème posé par les territoires de la Crimée et du Donbass majoritairement peuplés par des russes.

On ne peut pas dénoncer la violation du droit international seulement quand cela nous arrange, en Ukraine mais pas en Irak, au Haut Karabakh ou dans le conflit israélo-palestinien.

On peut qualifier de crimes de guerre les bombardements des populations civiles à condition d’appliquer cette règle à tous les conflits et pas seulement à ceux dans lesquels nous ne sommes pas impliqués.

Mais on doit surtout adopter une stratégie de long terme pour préserver la paix et protéger notre civilisation de ses véritables ennemis.

Adopter une stratégie de long terme suppose d’abord de retrouver la maitrise de nos choix.

Dans le conflit en Ukraine nous avons été entrainés depuis 2012 par les choix des Américains et l’alignement aveugle de nos partenaires européens.

A cet égard l’activisme de la présidente de la commission européenne au-delà des compétences qui lui sont dévolues par les traités pose une question grave sur le fonctionnement de l’Union Européenne.

Une voix française forte et indépendante comme celle de Chirac s’opposant à la guerre en Irak ou celle de Sarkozy s’interposant dans le conflit entre la Russie et la Géorgie aurait pu contribuer à réduire l’intensité de la confrontation délétère entre l’Occident et le Sud global qui fait le jeu des adversaires de nos valeurs et de notre civilisation.

Il est désormais très tard pour inverser le cours des choses.

La priorité est d’éviter l’extension du conflit israélo-palestinien.

Le principal acteur de cette extension est l’Iran.

Il est illusoire de croire que les sanctions occidentales et les menaces militaires américaines suffiront à dissuader le régime des mollahs d’accroitre son engagement dans ce conflit.

Il convient donc d’isoler l’Iran en cherchant à briser la dynamique des BRICS initiée par la Chine et la Russie.

Comment y parvenir sans chercher à résoudre le conflit en Ukraine en ouvrant un espace de dialogue avec Moscou et en offrant à Kiev une alternative à une guerre meurtrière et sans issue.

Contenir l’Iran devrait aussi nous conduire à prendre des initiatives pour préserver le Liban qu’une guerre avec Israël achèverait de détruire définitivement.

Préserver le Liban suppose d’agir simultanément vis-à-vis de l’Iran, de la Syrie et de l’Arabie Saoudite.

L’Iran doit savoir que nous ne laisserons pas sans réagir éliminer les chrétiens au Liban.

Un accord doit être trouvé avec la Syrie pour permettre le retour chez eux en sécurité des réfugiés avant qu’ils ne déstabilisent le malheureux Liban comme ce fut le cas avec les palestiniens.

On m’objectera qu’on ne peut pas dialoguer avec Bachar el Assad qui s’est rendu coupable d’innombrables crimes de guerre.

C’est avec ce raisonnement que la France et l’Europe ont déserté la Syrie et ont laissé les mains libres à la Russie et à la Turquie.

Quel est le bilan de ce choix dicté par notre conscience démocratique ? Un interminable conflit qui a fait plus de six cent mille morts, une déstabilisation du Liban submergé par plus de deux millions de réfugiés et le maintien de Bachar el Assad au pouvoir !

La politique étrangère d’un état ne peut pas être menée par l’émotion et le désir que le monde nous ressemble. Elle doit répondre à un objectif prioritaire, celui de ses intérêts vitaux et de la recherche de la paix.

La politique étrangère européenne n’est guidée aujourd’hui que par l’émotion et le court terme. Elle est totalement dépourvue de stratégie et de vision de long terme. Elle contribue puissamment à la fracture entre l’occident et le sud global.

La France doit encourager les efforts de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis pour le développement de la région et pour la normalisation des relations avec Israël.

Certes la guerre à Gaza ne permettra pas la poursuite à court terme du processus des accords d’Abraham mais la prudence des réactions de Riyadh et d’Abu Dhabi laissent entrevoir l’espoir d’une reprise du dialogue.

Les EAU et l’Arabie Saoudite sont engagés dans une profonde transformation de leurs économies et de leur société. Les deux états sont pleinement conscients du danger que leur fait courir le totalitarisme islamique.

Le gouvernement de Mohamed Ben Zayed le combat depuis longtemps avec la plus grande détermination. Celui de Mohamed Ben Salman l’a rejoint dans ce combat en rupture avec le passé du royaume saoudien.

Leur rôle ne doit pas être sous-estimé. Ce ne sont plus des monarchies pétrolières artificielles et soumises aux États Unis.

Ce sont des puissances régionales indépendantes désormais au cœur d’une économie mondiale dont le centre de gravité se déporte vers l’Asie.

La France y est encore respectée, notamment grâce aux accords de défense conclus en 2009 avec les EAU et une coopération économique intense avec l’Arabie saoudite.

Pour consolider cette confiance, la France doit cependant assumer une politique étrangère indépendante des Etats-Unis et surtout inscrite dans la durée et le respect des engagements pris.

Il ne peut pas y avoir de « en même temps » dans la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons.

D’autant que les chrétiens d’Orient risquent d’être une nouvelle fois les victimes collatérales de l’affrontement entre l’Occident et le totalitarisme Islamique.

Leur situation en Irak et en Syrie est plus précaire que jamais.

Au Liban, un conflit avec Israël fournirait au Hezbollah l’occasion de renforcer sa main mise sur le pays.

Au Haut Karabakh, 120 000 chrétiens ont été poussés à l’exil dans l’indifférence de la communauté internationale.

D’une manière générale le conflit israélo-palestinien ne peut que rendre accessoire le sort des chrétiens d’Orient au regard des puissances occidentales qui s’en préoccupaient déjà si peu.

J’ai toujours défendu l’idée que leur présence était un facteur de paix au Moyen Orient et qu’à contrario l’évolution des états de la région vers une identité religieuse unique et exclusive ne pouvait que conduire à la violence et à la guerre.

Notre association poursuivra inlassablement ses efforts pour défendre leur présence sur les terres qu’ils occupent depuis deux millénaires et pour démontrer la force de la tolérance et du respect des minorités dans la lutte contre la violence et son prolongement ultime : la guerre.

Les massacres du 7 octobre ont considérablement augmenté les risques de conflit mondial.

La France et l’Europe ne peuvent plus agir seulement en réaction aux évènements internationaux. Nous devons comprendre que nos adversaires ont des stratégies pour nous détruire qu’ils déroulent implacablement.

Sans une révision profonde de nos stratégies et de nos moyens d’action nous fonçons comme des somnambules vers une troisième guerre mondiale.

Nous prétendons agir au nom de nos valeurs mais nos choix conduisent tout droit à leur destruction. »

Les membres de l’Association venus nombreux à notre Assemblée Générale attentifs aux propos du Président et motivés pour Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient.