Rencontre marquante entre François Fillon et le Père Hani Tawk

Le Père Hani Tawk a créé la cuisine de Mariam dans des locaux de fortune après l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, pour offrir un repas aux plus démunis, sans aucune distinction.

Porté par sa Foi et son courage, sa bienveillance et l’amour des autres, épaulé par son irremplaçable épouse Dounia, le Père Hani est une figure emblématique de l’aide humanitaire au Liban et l’incarnation de la charité Chrétienne.

Aujourd’hui, dans le quartier de la Quarantaine à Beyrouth, c’est un miracle quotidien : Dans des locaux neufs financés par de généreux mécènes, la cantine de Mariam sert 1500 repas chauds aux plus pauvres et en distribue à des kilomètres aux alentours à ceux qui en ont le plus besoin. Le Père Hani, son épouse et les bénévoles qui les entourent apportent également un soutien médical et psychologique aux personnes en détresse.

Notre association APCO aide depuis l’origine la cantine de Mariam en apportant sa modeste contribution financière, mais aussi par l’envoi de médicaments et de lait infantile.

Notre président, François Fillon a longuement dialogué avec le Père Hani et Dounia lors d’une rencontre émouvante et enrichissante dans les locaux d’APCO mardi 24 septembre.

Ils ont bien entendu évoqué la situation inquiétante du Liban et l’angoisse qui est celle des libanais dont le Père Hani a souligné l’attachement à la France.

Ils ont également recherché ensemble les moyens d’amplifier l’aide d’APCO dans les mois à venir.

Nous comptons sur vous  🙏    

Ci-dessous l’appel (vidéo) de François Fillon et du Père Hani  👇

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« Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient… »

François Fillon, Président d’APCO, a prononcé une importante allocution jeudi 16 février 2023 au Forum mondial sur la Démocratie et la Paix qui se tenait à Berlin –  En voici l’intégralité (traduction de son intervention effectuée en anglais)

« Je veux vous parler d’une cause qui m’est chère, celle des chrétiens d’Orient.

Vous allez me dire que c’est une cause perdue depuis longtemps déjà puisque leur nombre s’est effondré presque partout au Moyen Orient à l’exception du Liban et de l’Egypte.

Vous allez me dire que c’est une cause secondaire quand la guerre a fait son retour en Europe.

Vous allez me dire que la cause des chrétiens d’Orient n’intéresse que les chrétiens et qu’il s’agit d’un parti pris religieux et pas d’une question stratégique et encore moins d’une cause universelle.

Je pense le contraire.

 Je pense que la disparition des chrétiens d’Orient consacre l’intolérance religieuse qui conduit à la violence et à la guerre. Cette intolérance religieuse ne frappe pas que les chrétiens en Orient. Elle dresse les musulmans les uns contre les autres, les sunnites contre les chiites et même les chiites entre eux. Elle alimente le conflit israélo palestinien. Quand les états ne se définissent plus que par leur religion la discrimination des minorités devient la règle. Or le Moyen Orient se dirige tout droit dans cette direction. Des états sunnites, des états chiites, un état juif : cette configuration rend impossible la paix dans cette région comme en témoigne aujourd’hui la situation en Syrie, en Irak mais aussi au Liban, en Turquie ou encore en Arménie. L’affrontement entre l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite est en grande partie responsable de l’effondrement du Liban qui était pourtant la démonstration que les communautés religieuses musulmanes et chrétiennes peuvent cohabiter.

Pour faire court mon message aux dirigeants du Moyen Orient est simple : respectez les minorités, toutes les minorités et vous trouverez les voies de la paix et du développement! Excluez les minorités, chassez les chrétiens d’orient et vous créerez les conditions d’un désordre permanent qui alimentera le cycle de la violence et privera vos peuples de la sécurité et de la prospérité auxquelles ils ont droit.

Au passage la permanence des crises au Moyen Orient ne peut que renforcer la domination économique de l’Asie et affaiblir l’Europe en raison de sa proximité géographique mais aussi du message de déclin et de faiblesse qu’elle envoie en affichant son impuissance à défendre la modeste communauté chrétienne d’Orient dont elle tire pourtant ses racines !

Car l’Europe a gravement failli dans son rôle historique de protecteur des chrétiens d’Orient. Au-delà des discours et des conférences de donateurs bavardes, l’Europe n’a jamais fait de cette cause une véritable priorité. En Irak ou la guerre menée par les États Unis a fait plus de 500 000 victimes la situation des chrétiens d’Orient n’a jamais été aussi difficile. Leur nombre a chuté de près de 90 % et seules quelques organisations non gouvernementales tentent d’assurer la survie de ceux qui restent. Cette guerre a par ailleurs fourni aux totalitaires islamiques les arguments leur permettant d’enrôler une partie des musulmans dans leur guerre sainte qui n’est en réalité qu’une tentative politique de prise du pouvoir et d’établissement d’un régime totalitaire qui n’a rien à envier au nazisme ou stalinisme. Le résultat est accablant : L’Irak a été détruit physiquement et moralement. L’installation au pouvoir des chiites a ouvert les portes du pays à son vieux rival perse qui n’en demandait pas tant. En Syrie, les chrétiens se sont trouvés face à un choix impossible entre Bachar el Assad et la menace mortelle pour eux que représentait l’accession au pouvoir de la communauté sunnite. L’aveuglement des occidentaux qui croyaient voir dans cette guerre civile un combat du peuple syrien pour la démocratie et les droits de l’homme alors qu’il s’agissait en réalité d’une lutte à mort entre chiites et sunnites pour le contrôle du pays a été lourde de conséquences. Le régime Baas s’est maintenu au pouvoir dans un bain de sang qui a fait un demi-million de morts. La Russie a considérablement renforcé son influence au Moyen Orient et l’Iran après l’Irak et le Liban s’est imposé comme un acteur majeur en Syrie. L’Europe quand a elle a quasiment disparu du paysage syrien d’aujourd’hui. En Egypte la montée du salafisme fait peser une lourde menace sur la communauté chrétienne qui représente pourtant 10% de la population du pays. Là encore l’Occident a fait preuve d’un amateurisme et d’un aveuglement désolant en soutenant un « printemps arabe » qui n’était en réalité qu’une tentative de prise du pouvoir des frères musulmans qui s’est terminée par le remplacement d’un général par un maréchal ! Les coptes n’y ont vu aucune différence dans le traitement discriminatoire qui leur est appliqué. Leurs droits fondamentaux sont régulièrement bafoués. Leur liberté religieuse est sans cesse remise en cause quand leur vie ne leur est pas ôtés comme en témoigne la longue liste des attentats contre leur communauté. Aux marches du Moyen Orient, en Arménie la violence de l’Azerbaïdjan musulman se déchaine à nouveau contre un peuple dont la seule faute est d’être chrétien. Là encore l’Europe détourne le regard absorbé par le conflit en Ukraine qui n’est pourtant ni plus ni moins vital pour nos intérêts à long terme.

Quelle est donc la malédiction qui frappe les chrétiens d’orient pour que leur sort indiffère à ce point la communauté internationale ? Quelle faute ont commis ces hommes et ces femmes dont la religion, la culture, la civilisation fondent l’occident pour que nous les laissions massacrer, chasser de leur terre natale, discriminer en silence ?

Je vois plusieurs raisons à cet abandon :

La mauvaise conscience des occidentaux qui se sont laissés enfermés dans une absurde culpabilité historique à l’égard des musulmans. Absurde parce que l’occident n’a pas l’exclusivité de la colonisation ni de l’esclavage qui furent pratiqués à grande échelle et encore récemment par les pays arabes.

La nécessité vitale pour nos économies développées de l’accès aux ressources énergétiques abondantes et bon marché du Moyen Orient.

L’obligation de soutenir l’État d’Israël après l’immense, l’indicible crime commis contre le peuple juif.

Plus récemment l’incompréhension d’un nombre grandissant d’européens sans croyance religieuse devant la persistance d’affrontement qu’ils jugent à tort, d’un autre âge.

Enfin l’absence de culture historique qui fait croire à nombre de commentateurs voire de dirigeants que les Chrétiens d’Orient seraient des restes de la colonisation, des descendants des croisés, des immigrés en terre d’Orient que les musulmans seraient en droit de rejeter. C’est évidemment oublier que les chrétiens de Mossoul, de Jérusalem, d’Antioche ou de Damas sont là depuis deux millénaires, bien avant l’instauration au VII° siècle d’un pouvoir musulman sur les ruines de l’empire romain. Il faut avoir rencontré les hommes et les femmes qui prient dans les églises de Qaraqosh ou de Zahlé pour comprendre qu’ils sont les descendants directs des premiers chrétiens, qu’ils nous ont précédé de plusieurs siècles dans l’affirmation d’une foi qui va changer le monde. Ces hommes et ces femmes n’exercent aucune menace politique pour les pouvoirs en place dans ces pays. La faiblesse de leur nombre, l’habitude des persécutions les ont conduits à se fondre dans une sorte d’anonymat politique, à vivre humblement dans leur patrie qui menace à chaque instant de les rejeter.

Ce combat pour la survie de cette communauté est de mon point de vue bien plus fondamental pour l’Europe que la guerre en Ukraine parce qu’il concerne nos origines, le socle de notre culture et notre crédibilité au Moyen orient. En 2015 à l’occasion d’une visite en Iran j’ai rencontré l’ancien président de la république islamique, l’Ayatollah Rafsandjani. Celui-ci au cours de notre entretien m’a lancé à propos d’Israël : « Les juifs doivent partir. Ils n’ont rien à faire en Palestine » Comme je lui retorquai qu’il ne pouvait pas dire cela, il me répondit : « Donnez-moi une seule bonne raison pour qu’ils puissent rester en Palestine » Je lui dis qu’ils y étaient il y a deux mille ans ! Il éclata de rire et me dis : « nous, nous étions en Inde il y a cinq mille ans, nous n’allons pas y retourner » Honnêtement je ne m’attendais pas à cette réponse et je restais quelques instants désarçonnés. Puis je lui lançais : « continuez comme cela, mettez les juifs dehors du Moyen Orient, chassez les Chrétiens et vous ne croyez pas que demain les européens voudront chassez les musulmans d’Europe ! » Cette réponse brutale et simpliste résume pourtant les risques que courent l’Europe et le Moyen Orient devant cette montée de l’intolérance et du sectarisme que la défaite en Irak de l’état islamique en Irak et au levant n’a pas fait reculer.

La menace que je qualifie de « totalitarisme islamique » est toujours aussi forte et pressante. Pourquoi parler de « totalitarisme islamique » ?

Parce que nous sommes en présence d’une idéologie semblable à celles qui ont semé la mort et le chaos au 20° siècle. Le totalitarisme islamique est un mouvement politique qui se pare des habits de la religion pour tenter d’imposer partout où vivent des musulmans un régime totalitaire ou la charia tient lieu de lois et de constitution. Ce mouvement est actif de l’extrême orient jusqu’à l’Afrique occidentale. Il contrôle une partie du Pakistan et la totalité de l’Afghanistan depuis le départ piteux des américains et de leurs alliés. Il est actif en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, en Libye, dans le sahel que les forces françaises ont dû partiellement abandonner, au Nigéria et même au Sénégal. Il gagne du terrain en Europe ou les foyers islamistes se développent souvent protégés par une vision irénique de la défense des droits de l’homme. C’est le cas en France ou les organisations d’extrême gauche prennent la défense des islamistes au nom d’un combat idéologique contre « l’islamophobie ». Cette attitude contribue d’ailleurs à la montée de l’antisémitisme qui se confond avec la critique d’Israël sur la question palestinienne. Il existe aujourd’hui de véritables enclaves sur le territoire européen ou cette idéologie totalitaire prospère en toute impunité.

Quel rapport avec les chrétiens d’orient me direz-vous ? Le totalitarisme islamique est dangereux parce que le moyen orient est instable et inflammable. C’est en Iran, en Irak, en Syrie ou en Libye que ces mouvements totalitaires ont leurs bases, leurs penseurs, leurs stratèges et qu’ils recrutent les cadres de leurs unités de combat. Certains pays du Golfe et l’Iran assure leur financement, soit par idéologie soit par crainte d’être emportés par ce torrent de sectarisme et de violence. L’instabilité du Moyen Orient pénalise son développement économique et maintien dans la misère une immense partie de sa population. Les millions de réfugiés syriens, irakiens ou palestiniens constituent un terreau fertile pour le développement de ces mouvements totalitaires. Il n’y a aucun espoir de faire reculer cette menace tant que le Moyen-Orient sera à feu et à sang.

L’Europe doit donc faire de la paix au Moyen-Orient une priorité. Elle doit pour y parvenir assurer la protection des minorités discriminées et d’abord de celle des chrétiens d’Orient. Si toutes les minorités au Moyen Orient ont un protecteur ce n’est pas la cas des chrétiens ! En effet les juifs ont les états unis, les palestiniens restent tant bien que mal soutenus par les pays arabes, les minorités chiites par l’Iran et les minorités sunnites par l’Arabie Saoudite. Les chrétiens d’Orient devraient être défendus par l’Europe qui ne le fait que du bout des lèvres. Les chrétiens d’Orient devraient être défendus par le Vatican qui ne le fait qu’avec d’infinies précautions pour ne pas heurter les sensibilités d’un monde musulman qui ne lui en sait aucun gré !

Certes il existe des raisons d’espérer : Les accords d’Abraham semblent consacrer une évolution positive des états du Golfe persique qui en s’engageant dans un processus de paix avec Israël amorce un changement très profond des équilibres géo stratégiques au Moyen Orient. Mais ces accords peuvent aussi fournir aux islamistes des arguments supplémentaires pour alimenter leur « djihad » si la question palestinienne ne trouve pas de réponse, si le Liban tombe entre les mains du Hezbollah et l’Irak et la Syrie poursuivent leur descente aux enfers. L’Europe dont l’imagination est sans limite quand il s’agit d’inventer des sanctions à l’égard de la Russie est incapable de contrer l’évolution désastreuse des états du moyen orient vers un repli communautaire, sectaire, exclusif. Au 21° siècle, des états religieux, avec une intensité variable, ont balayé toutes les tentatives qui, d’Ata Turk à Nasser visaient à laïciser l’Etat pour assurer sa neutralité à l’égard des confessions. L’islam semble avoir totalement délaissé la voie modernisatrice que lui avait proposé Mohamed Abduh, ce grand théologien du XIX° siècle qui insistait sur l’existence du libre arbitre et qui prêchait l’amitié interreligieuse.

Et pourtant, il existe dans les profondeurs de ces société une soif de vie, une soif d’amitié, et l’on trouve parmi les érudits et les théologiens des hommes de concorde qui ne divisent pas les communautés et les religions du livre. L’œcuménisme est une des voies de la paix et de la réconciliation. La foi n’est pas l’adversaire de la paix, c’est la foi intransigeante et politisée qui l’est. La paix au Moyen Orient ne peut se construire que sur le respect des différences, sur la tolérance, sur la liberté religieuse, la liberté de conscience. La présence fragile des communautés chrétiennes dont l’origine remonte à la nuit des temps est une des clés de cette paix. Comme celle de toutes les autres minorités qui doivent pouvoir accéder aux mêmes droits civiques, à la même sécurité pour leur famille que les membres de la communauté majoritaire. Les chrétiens ont longtemps vécu en paix en Syrie ou en Irak. N’ont-ils jamais été une menace pour les autres religions ou pour les pouvoirs en palace ? Jamais ! Pourquoi s’en prendre aujourd’hui à eux ? Parce qu’ils sont les boucs émissaires d’une radicalisation de l’Islam instrumentalisé par ceux qui veulent imposer par la force, la violence, un régime politique qui n’a rien à voir ni à faire avec la religion mais tout à voir avec la conquête du pouvoir et l’assouvissement des pires instincts humains. Vous me dires que les européens n’ont pas de leçon de tolérance à donner, eux qui ont inventé les guerres de religion, brulé les hérétiques en place publique et perpétré avec la Shoah le plus grand génocide de l’histoire.

Mais nous avons appris de nos erreurs, nous avons payés le prix de nos fautes. Nous sommes de vieilles nations, fatiguées d’avoir voulu ordonner le monde. Nous avons acquis une sagesse ou du moins un réalisme qui devrait nous permettre aujourd’hui de proposer une autre voie que celle du choc des civilisation, une autre voie que celle de la compétition pour la domination du monde que nous propose l’Amérique et la Chine.

Cette voie passe par le Moyen Orient. Parce que c’est le berceau de notre civilisation. Parce que c’est notre responsabilité historique. Parce que nous sommes unis par la Méditerranée. Parce que c’est à notre porte et qu’aucun mur ne nous protègera des drames du Moyen Orient.

La cause des chrétiens d’Orient est donc bien une cause stratégique et universelle qui interpelle l’Europe et la place devant ses responsabilités les plus fondamentales.

Que devraient faire les européens pour relever ce défi existentiel ?

D’abord affirmer clairement leur soutien et leur solidarité avec ces minorités discriminées. Ensuite conditionner leurs relations avec les états du Moyen-Orient, leur politique commerciale, diplomatique, de coopération au respect des droits fondamentaux de ces communautés. Je n’ai jamais été convaincu de l’efficacité des sanctions. Je ne crois pas que celles qui ont été décidé à l’encontre de la Russie puissent mettre à genoux un pays que ni Napoléon, ni Hitler n’ont fait plier mais le choix fait de les mettre en œuvre souligne notre passivité à l’égard des états qui participe à l’élimination des chrétiens d’Orient. Une politique de sanction est donc nécessaire pour assurer la protection des derniers chrétiens en Orient. Enfin si cette stratégie ne suffit pas à stopper leur élimination, nous avons le devoir de les accueillir en Europe. Quel message envoyons-nous quand nous leur refusons l’accès de notre territoire alors que nous accueillons des millions d’Africains qui fuit la misère mais qui ne sont pas rejetés de leur terre natale pour leur foi comme les enfants de la plaine de Ninive

Au fond, la question des chrétiens d’Orient est une question symbolique pour l’avenir de l’Europe. Si nous choisissons de détourner le regard et de les abandonner à leur sort, c’est à dire à leur éradication de leur terre natale, nous choisissons notre propre déclin. Nous envoyons au monde un message de notre faiblesse et de notre lâcheté. Nous laissons prospérer un islam sectaire qui conduit le Moyen Orient dans une impasse. Nous acceptons l’émergence d’Etats de plus en plus nombreux se caractérisant par leur religion au détriment de toutes les valeurs incarnées par l’Europe depuis les Lumières.

Derrière le combat pour les chrétiens d’Orient il y a le combat du respect pour tous les autres : respect des minorités religieuses, respect des intellectuels qui n’oublient pas Averroès, respect des femmes qui rêvent d’égalité, respect des musulmans qui veulent s’affranchir des conflits religieux, respect aussi des hommes de foi qui croient à la richesse du dialogue œcuménique. Prendre le parti de la diversité c’est ainsi prendre le parti de toutes celles et tous ceux qui aspirent à une société plus tolérante, plus ouverte. Et le jour où cette société s’éveillera, alors le spectre du choc des civilisations s’éloignera. Un nouveau départ s’annoncera entre l’Orient et l’Occident.

« C’est un rêve », diront les sceptiques ! Non, c’est un projet ! C’est le projet des hommes de bien qui savent que contre le fanatisme l’épée peut certes nous défendre, mais c’est bien la révolution des esprits et des cœurs qui fera la paix ».