L’offensive déclenchée par Israël au Liban en réponse aux attaques du Hezbollah contre son territoire vient ajouter aux souffrances du peuple libanais. Si la sécurité d’Israël n’est pas négociable, celle du Liban non plus ! En multipliant les actes terroristes contre Israël et ses alliés, le Hezbollah s’est exposé aux représailles qui viennent de décapiter sa direction.
La France n’oublie pas le lâche attentat du Drakkar en 1983 contre les forces françaises qui étaient engagées dans une opération internationale à haut risque pour tenter de mettre fin aux affrontements entre chrétiens et musulmans pro-palestinien.
L’existence d’une force militaire du Hezbollah échappant au contrôle du gouvernement libanais ne pouvait que conduire au drame d’aujourd’hui.
Mais le peuple libanais ne peut plus être la victime impuissante des crises du Moyen-Orient. Après la guerre civile, les occupations successives d’Israël et de la Syrie, l’arrivée de plus de deux millions de réfugiés syriens, l’explosion du port de Beyrouth et l’effondrement de son économie, le Liban vit un martyr insoutenable.
Cette nouvelle épreuve qui pourrait marquer la fin du seul pays du Moyen Orient où chrétiens et musulmans tentaient de vivre ensemble doit forcer la communauté internationale à agir. Vis-à-vis de l’Iran qui doit être dissuadé de toute velléité de riposte. Vis-à-vis d’Israël qui ne peut pas survivre au milieu d’un champ de ruines.
La France a un rôle particulier à jouer pour relever ces défis. Elle doit assumer son histoire avec le Liban et retrouver sa singularité pour parler à tous les acteurs de cette tragédie.
La France ne doit pas avoir d’à priori. Elle ne doit pas se ranger derrière la diplomatie américaine qui n’a fait qu’aggraver la situation du Liban avec la destruction de l’Irak et le manichéisme de sa politique à l’égard de la Syrie. Elle ne doit pas plus s’effacer derrière une diplomatie européenne illisible et peu légitime. Le Liban a besoin de la France pour parler avec l’Iran, avec la Syrie qui doit créer les conditions du retour de ses réfugiés qui déstabilisent le pays par leur nombre, avec Israël qui doit se retenir d’entrer une nouvelle fois au Liban au risque de la destruction de ce pays et du fragile symbole qu’il représente au Moyen-Orient.
Les dirigeants européens assurent qu’une défaite de l’Ukraine aurait des conséquences tragiques pour l’Europe mais ont-ils bien mesuré qu’un effondrement du Liban signifierait la fin du seul modèle de cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans. Qui ne voit les conséquences d’une telle tragédie pour le Moyen-Orient comme pour le continent européen !
Ce combat doit être le nôtre parce qu’il est juste mais aussi parce qu’il conditionne notre propre avenir. L’association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient » œuvre modestement dans ce sens. Elle a plus que jamais besoin de votre soutien pour amplifier l’aide humanitaire au Liban et pour faire entendre cette voix tellement minoritaire au Moyen-Orient de la tolérance et du respect des minorités.