« La question des chrétiens d’Orient n’a jamais été autant d’actualité et en même temps aussi désespérée.
Un constat toujours plus dramatique chaque année.
Un sentiment cruel de répétition : La situation des chrétiens d’Orient s’est dégradée partout.
Arménie lentement étouffée par l’Azerbaïdjan (où est la mobilisation des Européens au regard de leur engagement en Ukraine ?)
Irak et Syrie : un chaos qui profite à l’Iran, qui est le principal sponsor du totalitarisme islamique dans le monde.
Liban qui est à nouveau entré dans la spirale de la guerre avec l’intervention israélienne.
Israël qui affirme chaque jour un peu plus son identité religieuse qui relègue les chrétiens dans un statut de citoyens de seconde zone.
Égypte où les discriminations contre les Coptes ne faiblit pas
Libye–Sahel sont désormais des zones quasi interdites aux chrétiens.
Dans le golf, seuls les Émirats arabes unis pratiquent une politique de liberté à l’égard de la communauté chrétienne.
En Arabie Saoudite, les chrétiens ne sont pas persécutés mais ils n’ont pas le droit à un libre exercice de leur culte.
Le conflit à Gaza exacerbe les antagonismes entre les musulmans et toutes les autres religions, alors même que les accords d’Abraham avaient laissé entrevoir une possibilité de coexistence pacifique des communautés.
En Europe, le totalitarisme islamique, notamment sous l’impulsion des frères musulmans, étend dangereusement son influence et pourrait atteindre un point de non-retour dans de nombreux territoires.
L’urgence est de faire cesser la guerre à Gaza et au Liban, mais aussi au Soudan et au Yémen, pour pouvoir reprendre les efforts de développement de la région.
Le principal obstacle à cet objectif est l’Iran qui étend son influence sur une grande partie de la région.
Les frappes d’Israël n’ont pas vraiment réduit la capacité de nuisance de l’Iran, qui n’est pas principalement militaire, mais politique à travers le soutien apporté à toutes les organisations islamiques, radicales chiites.
Si rien n’est fait, ces organisations vont poursuivre leur déstabilisation du Moyen-Orient et de l’Afrique et amplifier leur emprise sur les populations musulmanes en Europe.
C’est un danger mortel pour nos pays, nos valeurs, notre mode de vie, nos libertés.
Un danger qui dépasse de beaucoup celui de la Russie et du conflit ukrainien qui mobilise nos énergies et nos moyens.
L’élection de Trump peut-elle changer les choses ?
Sur le conflit en Ukraine certainement. Le bon sens devrait revenir et les voies d’une négociation se dégager.
Mais le mal est fait et ce conflit a créé les conditions d’un basculement des équilibres mondiaux au profit de la Chine, de l’Inde et paradoxalement de la Russie.
Le sommet de Kazan et les BRICS : Un mouvement profond que nous avons accéléré par notre arrogance et notre absence de réflexion stratégique.
Trump peut hâter la fin de cette guerre mais il ne peut pas réparer les dégâts dans les relations entre l’Europe et la Russie, ni bloquer la volonté des pays du Sud de se débarrasser de la tutelle occidentale.
À Riyad la semaine dernière, pour la première fois j’ai entendu des responsables du Sud critiquaient, dans une enceinte internationale, les dérive des démocraties occidentales, les mouvements LGBT et même la suprématie du dollar.
Nos modèles démocratiques ne font plus rêver une grande partie du monde qui les juge incapables de répondre à leurs besoins essentiels.
C’est un tournant historique !
Au Moyen-Orient, Trump peut reprendre le travail qu’il avait initié avec les accords d’Abraham, s’il parvient à raisonner le premier ministre israélien. Mais il n’aura pas beaucoup de prix sur l’Iran, sauf à entrer dans un conflit direct qui est peu probable.
Il ne faut donc pas s’attendre à des miracles dans la lutte contre le totalitarisme islamique qui laisse l’Europe seule face à ses responsabilités et les Chrétiens d’Orient toujours plus exposés.
Une situation qui justifie la poursuite et l’amplification de l’action de notre Association.
Une goutte d’eau dans cet océan de violence et de souffrance, mais on ne peut se résoudre à abandonner les chrétiens d’Orient à leur sort.